Fillon et Hamon dans le même bateau : et si la primaire les avait finalement plombés ?

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SAISON 2016 - 2017

Alors qu'ils ont brillamment remporté leur primaire respective, Benoît Hamon et François Fillon ont vu leurs problèmes commencer au lendemain de leur victoire.

Fillon-Hamon : la primaire les a-t-il plombés ?

C’est la question que de plus en plus d’élus socialistes et Républicains se posent dans la dernière ligne droite de la campagne. Ces primaires étaient censées désigner les candidats les plus à même de représenter leur famille politique en drainant derrière eux une majorité pour gouverner. Or peut-être que pour la première fois depuis 1958, aucun des deux représentants de la gauche et de la droite ne sera présent au second tour.
On l’a vu François Fillon comme Benoît Hamon sont distancés dans les sondages. Leurs soutiens fuient ou se cachent, la campagne patine, leurs propositions sont inaudibles. Et leurs problèmes ont commencé au lendemain de leur victoire, pour François Fillon bien avant donc les accusations du Canard enchaîné.
 
Que s’est-il passé ?

Tout commence dès l’entre-deux tours de la primaire. A chaque fois, les candidats ont dû faire face à des polémiques. Merci qui ? Merci à leur rival du second tour. D’un côté, Alain Juppé qui a attaqué François Fillon sur son programme santé et ses réductions de baisses d’emploi dans la fonction publique. Résultat, deux polémiques à la clé et plusieurs points de baisse dans les sondages.
Benoît Hamon a lui été critiqué par Manuel Valls sur sa conception de la laïcité. L’ancien premier ministre l’a accusé d’être ambigu face au communautarisme et face à l’islamisme radical. Depuis la critique lui colle à la peau. Résultat, le candidat du PS, frondeur pendant le quinquennat n’a jamais réussi à être vu comme un présidentiable et n’est pas reconnu comme légitime par une partie de sa famille politique.

Est-ce que la primaire a handicapé François Fillon et Benoît Hamon face à leurs concurrents ?

Bien sûr ! Au moment, où Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen commençait à monter en puissance et à multiplier leurs déplacements sur le terrain, Benoît Hamon et François Fillon devaient eux rassembler leur camp.
Ils ont donc passé un mois chacun en pleine tractation pour tenter d’intégrer les équipes d’Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls dans leur organigramme de campagne.
Résultat, ils se sont retrouvés dans des batailles d’appareils alors que la primaire justement devait les en libérer. En quelques mois, ils ont perdu le bénéfice du vote populaire qui les avaient portés.
Si évidemment rien n’est joué avant le jour du vote, il semble que François Fillon comme Benoît Hamon subissent le contrecoup de la primaire.