Olivier Besancenot : "aujourd'hui pour fait de grève, un salarié protégé peut se faire virer"

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Faux, pour licencier un salarié protégé, il y a toute une procédure : l’employeur doit demander l'autorisation de l'inspecteur du travail.

Le Vrai Faux de l’Info, avec vous, Géraldine Woessner, et l’indignation d’Olivier Besancenot.

Le soutient emblématique de Philippe Poutou n’apprécie pas le procès fait aux salariés protégés, ils sont environ 600.000 en France: délégués du personnel, syndiqués, leur protection contre les licenciements serait très relative, selon lui.

 

Un salarié protégé, peut se faire licencier pour fait de grève. C’est vrai ou c’est faux ?

 

C’est faux, Thomas. Olivier Besancenot cite des cas médiatiques, dans lesquels, c’est vrai, des délégués syndicaux ont été licenciés : mais ce n’était pas pour faits de grève, car si la loi protège les élus du personnel, qui doivent pouvoir défendre les intérêts des autres, ça ne les place pas au-dessus des règles : ils peuent cesser le travail, filtrer les entrées à l’usine, mais séquestrer un membre de la direction, ça reste non. Alors est-ce que dans les affaires moins médiatiques, le droit syndical serait bafoué ? Ce n'est pas évident.

Pour licencier un salarié protégé, il y a toute une procédure : l’employeur doit demander l'autorisation de l'inspecteur du travail. Qui fait une enquête : en 2014, 20.000 demandes lui ont été adressées, beaucoup de ruptures conventionnelles, donc à l'amiable, et 13.000 licenciements. Les trois quarts de ces licenciements, ont été autorisés.

 

Donc les élus ne sont pas totalement protégés

 

Ben en cas de licenciement économique. Ils seront les derniers à partir, mais à la fin, ils le feront quand même et si le ministère du travail ne publie pas le motif des licenciements de personnel protégés, la région Ile de France le fait (elle représente la moitié des demandes).

Or qu'est-ce qu'on apprend : moins de 10% des demandes de licenciement ont des motifs disciplinaires et l’inspection du travail les refuse dans la moitié des cas, elle oblige l'entreprise à garder le salarié. Pour ceux qui sont licenciés, il reste des recours : tribunal administratif, ou s’adresser au ministre. Ce taux de recours oscille autour de 2%.

Maintenant, il ne faut pas nier qu’il y a des problèmes. Le faible taux de syndicalisation, 8% dans le privé, c'est un signe. Est-ce par désengagement, par crainte de représailles de la part de l'employeur, on manque d'outils pour le vérifier.