La sécu est-elle à l'équilibre ? La dette commence-t-elle à diminuer ?

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Christian Eckert affirme que la Sécu est quasiment à l’équilibre et que la dette a commencé à diminuer.

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le vrai-faux de l’Info avec les mauvais comptes du secrétaire d’État en charge du Budget.

Christian Eckert, convaincu que la droite se trompe quand elle parle d’équilibrer les comptes de l’Assurance maladie.

Christian Eckert : "Aujourd’hui la sécurité sociale est quasiment à l’équilibre ! Alors ça ne veut pas dire que la dette a disparu. Mais la dette commence à diminuer, c’est une nouveauté".

La sécurité sociale est presque à l’équilibre et la dette diminue, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est doublement faux. D’abord non, la sécurité sociale n’est pas à l’équilibre, son déficit va dépasser sept milliards d’euros cette année. Et l’an prochain il devrait être encore de plus de quatre milliards. Christian Eckert oublie le fonds de solidarité vieillesse dans ses comptes, donc oui, le déficit diminue, il ne se comble pas.

Et la dette, forcément, elle augmente. Les chiffres de l’Insee sont très clairs : la dette publique s’est creusée de 73 milliards depuis le début de l’année et la dette sociale, qui finance la Sécu, de huit milliards en tout, elle est de 169 milliards. On parle de la dette cumulée, de tout ce que la France a emprunté aux banques à l’étranger, depuis 30 ans, pour payer ses dépenses. La CRDS a été créée pour ça en 96, pour rembourser cette dette sociale, on y met aussi une partie de la CSG et de la taxe sur le capital votée sous Sarkozy. Ça n’a jamais suffi, il reste 169 milliards à rembourser.  

Une partie de notre santé est donc à crédit ?

En partie a crédit et c’est le cas depuis des années. D’où la volonté de certains, de François Fillon notamment, de revoir le système. Alors pourquoi Christian Eckert prétend-il tout de même que cela va mieux ? Parce que les dépenses diminuent il faut le reconnaître, qu’en 2015 il y a eu des transferts entre les organismes qui gèrent cette dette sociale, et des taux d’intérêts très bas qui ont diminué un peu le volume de remboursement. Donc pendant quelques mois, on a vu cette dette baisser mais ce n’était pas une tendance, et d’ailleurs, cela n’a pas duré.