La France est-elle devenue le premier hotspot d’Europe ? Les migrants de Sangate sont-ils tous partis en Angleterre ?

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Géraldine Woessner fait le point sur les déclarations de Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy dans le second débat de la primaire.

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le vrai Faux de l’Info avec les candidats à la primaire de la droite qui ont rivalisé de fermeté hier, sur les sujets de société.

Face à la crise des migrants, tous s’accordent sur un point : il faut distinguer les demandeurs d’asile, des migrants économiques. Jean-François Copé est d’ailleurs affolé :

Jean-François Copé : "On est aujourd’hui le premier hotspot d’Europe".

La France est devenue le premier hotspot d’Europe, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est faux. Rappelons ce que sont les hotspot : des centre d’accueil et d’orientation des migrants ouverts en 2015 aux frontières de l’Europe pour répertorier les demandeurs d’Asile, les triers, avant de les répartir dans différents pays. La France n’est pas aux frontières, elle n’accueille pas de hotspot, qui n’existent pour l’instant qu’en Grèce et en Italie. Alors Monsieur Copé faisait bien sûr référence à Calais, qui vient d’être démantelé mais les flux n’ont absolument rien à voir. Calais a accueilli jusqu’à 10.000 migrants, 60.000 s’entassent en Grèce en ce moment dans des camps. Et ils sont des milliers dans les quatre hotspots d’Italie ou plus de 50.000 personnes sont arrivées depuis le 12 juillet d’après les derniers chiffres de la Commission européenne. Pour rappel, la France ne devrait accueillir, elle, que 90.000 demandeurs d’asile sur l’ensemble de l’année.

Des migrants qui devraient être expulsés quand ils sont déboutés, c’est ce que tous promettent ?

Oui des expulsions plus nombreuses, et des accords renégociés avec l’Angleterre. Nicolas Sarkozy s’en vente d’ailleurs :

Nicolas Sarkozy : "J’ai envoyé 4.000 personnes présentes à Sangatte en Angleterre".

Les migrants de Sangate sont tous partis en Angleterre ?

Pas du tout. D’abord, au moment où Sangate a fermé, fin 2002, 4.000 migrants étaient bien dans la région, mais seulement 1.600 résidaient effectivement dans le camp. La Grande-Bretagne a accepté, après négociation, d’accueillir un millier de kurdes irakiens, et quelque 200 afghans qui avaient de la famille dans le pays, donc 1.200 personnes en tout. Mais pour les autres, on n’a pas trouvé de solution, certains sont partis, mais un grand nombre sont restés tout simplement à Calais ou dans la région. Ils ont constitué. peu a peu, la première jungle, que Nicolas Sarkozy devra d’ailleurs démanteler, sept ans plus tard, toujours sans régler le problème.