"Vertiges de l’aveu" de Julie Brafman

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Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

Vertiges de l’aveu de Julie Brafman aux éditions Stock.Le livre du jour est un essai sur les aveux.

Nous allons tout vous avouer sur le livre de la journaliste Julie Brafman, Vertiges de l’aveu, chez Stock. Elle s’est penchée sur 10 affaires criminelles, 10 histoires plus ou moins célèbres, dans lesquelles elle ne s’intéresse qu’à une seule chose : l’aveu. L’aveu qui est devenu la preuve ultime, la reine des preuves, la confession que les policiers et les proches des victimes attendent. Mais on connait bien des affaires où l’accusé a avoué lors de la garde à vue avant de se rétracter. Que se passe-t-il dans sa tête ? Pourquoi avoue-t-il s’il est innocent ? Et pourquoi avoue-t-il quand il est coupable ? Ces questions sont assez fascinantes.

C’est une réflexion sur la psychologie des meurtriers ?

Oui mais pas seulement. C’est d’abord une enquête de journaliste. Julie Brafman est allée à la rencontre des gendarmes, des juges, des accusés et des victimes pour décortiquer le processus de l’aveu, comme elle dit. Et c’est passionnant. Parfois, elle écrit à la première personne, se mettant à la place de l’accusé. Comme dans la première histoire, celle de Gislhaine Loquet qui a tué sa belle-mère, la deuxième femme de son père. Elle a avoué, dit-elle, pour se libérer justement, parce que son mensonge était un cachot qu’elle s’était construit toute seule.

C’est un essai qui se lit comme un roman ?

Effectivement comme des nouvelles. Mais l’histoire est suivie d’un chapitre plus analytique, une rencontre, par exemple, avec Ghislaine Loquet qui revient sur cette affaire. Mais enfin, oui, c’est un peu du polar vrai. Les histoires sont toujours incroyables. Pour en citer une autre, celle de Louis Guillaud, alias Loulou la Carpe, un braqueur à l’ancienne, qui devait son surnom à sa capacité à tenir sa langue. Pourtant, lui aussi a avoué. Il lutte pour tenir, mais son corps parle déjà à sa place. On comprend le processus qui le conduit à tout dire. C’est passionnant. Toutes les formes de l’aveu sont disséquées tandis que le livre s’ouvre sur une superbe préface de Me Eric Dupond-Moretti.

Vertiges de l’aveu donc chez Stock.