Succession de Jean-Paul Dubois : en lice pour le Goncourt

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Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

 

Succession de Jean-Paul Dubois aux éditions de l’Olivier

Un livre en lice pour le prix Goncourt.

Même s’il n’était pas sur la liste, ce livre mériterait que l’on parle de lui. Il s’agit de Succession de Jean-Paul Dubois aux éditions de l’Olivier. Sur la couverture, on voit un homme en plein saut, avec un immense gant sur la main droite. C’est un joueur de pelote basque. Et le roman commence comme ça, dans les années 80, avec un homme, un Français, Paul Katrakilis, médecin de formation, mais qui joue pour l’instant à la pelote basque et qui est même payé pour ça. Il vit à Miami, où c’était un sport très populaire à cette époque. Paul a donc sa petite vie en Floride, son bateau, ses copains et son chien Watson, le climat est doux. Bref, c’est un homme heureux.

Évidemment, ça ne va pas durer.

Eh non ! Un jour, le consulat de France le convoque pour lui apprendre une triste nouvelle : la mort de son père, ou plutôt le suicide de son père. Paul doit donc rentrer en France pour s’occuper des affaires de son père et de la succession. Il est maintenant orphelin et victime d’une étrange malédiction familiale. Sa mère s’est suicidée, son oncle s’est suicidé, son grand-père aussi et maintenant son père. C’est un peu lourd à porter. Il faut dire que la famille de Paul n’est ou n’était pas banale. Son grand-père Spyridon, était le médecin de Staline. Il a fui l’URSS avec une lamelle du cerveau du dictateur dans du formol. Sa mère entretenait une relation ambigüe avec son frère, l’oncle de Paul. Et son père, qui était lui aussi médecin, avait un comportement un peu farfelu. Il n’était pas rare par exemple qu’il reçoive ses patients en short. Mais pour Paul, c’était surtout quelqu’un d’assez distant et d’assez peu sympathique. Il rentre donc en France, à Toulouse, et contre toute attente, lors de la cérémonie d’adieux, il y a foule. Un homme prend même la parole, un ami de son père manifestement, et brosse le portrait d’un saint !

Il va découvrir son père après sa mort ?

Absolument. D’autant qu’il décide de prendre sa succession, de s’installer dans son cabinet, de prendre sa suite en tant que médecin. Et il va découvrir effectivement certaines choses sur son père qu’il ne soupçonnait pas. Des choses graves. Voilà. C’est un roman bouleversant. L’écriture est précise, sans fioritures et sans jamais, jamais de pathos. Et lisez le jusqu’au bout, ça vaut le coup d’aller jusqu’à la fin.

La succession donc de Jean-Paul Dubois. Peut-être prix Goncourt le 3 novembre prochain donc.