Station Eleven de Emily St. John Mandel : la culture pour sauver le monde

2:03
  • Copié

Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

 

Station Eleven de Emily St. John Mandel aux éditions Rivages

Nous parlons d’un roman qui fait beaucoup de bruit en cette rentrée littéraire.

Celui d’Emily St John Mandel, elle est Canadienne et son dernier roman Station Eleven, chez Rivages, emporte l’adhésion chez tous les critiques.

Qu’est-ce que ça raconte ?

Nous sommes à Toronto. Jeevan assiste avec sa petite amie à une représentation du roi Lear de Shakespeare. Sur scène, il y a Arthur Leander, un comédien très célèbre. Jeevan adore cette pièce, il la connait bien et il est donc l’un des premiers à se dire que quelque chose ne va pas. Arthur Leander n’a pas l’air dans son assiette, il se trompe de répliques et ce n’est pas normal. Et soudain, il s’écroule. Jeevan saute sur la scène, il est secouriste. Il se précipite, tente un massage cardiaque devant les yeux de Kirsten, une jeune actrice de huit ans. On a rallumé les lumières, on évacue le théâtre tandis que Jeevan continue son massage, mais en vain. Arthur ne se relèvera pas, il est mort et ce sera le premier d’une longue série.

Pourquoi ? C’est un serial killer ?

Non. Rien à voir, c’est un virus. Une sorte de grippe qui décime la totalité de la population sur Terre. Toute ou presque. 20 ans plus tard, il reste quelques survivants dont Kirsten, la jeune comédienne. Le monde a bien changé, toute trace de civilisation disparait lentement. Plus d’internet, plus d’avion ni de train, plus d’électricité, plus rien. C’est la jungle à l’échelle mondiale. Plus rien donc, mais la Culture, elle, survit. Une petite troupe de théâtre, avec Kirsten, continue de jouer, malgré tout, Shakespeare. Et c’est tout l’originalité du roman, ce n’est pas le simple récit de survivants, comme beaucoup de récits post-apocalyptiques. Eux se battent aussi pour sauver ce qu’il reste de la Culture, qui est tout ce qui reste, quand tout a disparu. C’est un livre tragique, certes, haletant aussi, poignant parfois. Un roman très bien écrit, ce qui ne gâche rien.

Station Eleven donc, c’est le conseil du jour chez Rivages.