1:56
  • Copié

Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

Des nouvelles d’un immense écrivain.

Des nouvelles de Salinger, l’auteur de L’Attrape-cœurs. Il a publié ce livre en 1951, un best-seller mondial. L’Attrape-cœurs, c’est des dizaines de millions d’exemplaires à travers le monde. Mais après ça, Salinger s’est retiré du monde. Reclus dans un village du New Hampshire aux États-Unis. Il est mort en 2010 sans jamais avoir fait d’apparition publique. Les quelques journalistes ou photographes qui tentaient de venir le voir étaient gentiment éconduits ou diriger vers de fausses pistes par les commerçants et les habitants du village qui protégeaient Salinger de toute intrusion. On a très peu de photo de lui.

Mais on a ses livres, c’est ce qui compte.

Exactement. Parce que Salinger n’a pas écrit que l’Attrape-cœurs, il a aussi publié quelques nouvelles. Neuf d’entre elles sont rééditées chez Robert Laffont. Ça s’appelle simplement : Nouvelles.

Et quelles sont les nouvelles alors ?

Il y a notamment : Un jour rêvé pour le poisson-banane. Une nouvelle belle et drôle et triste sur la folie d’un homme. Ça se passe sur une plage de Floride où Seymour Glass, c’est son nom, observe les poissons-bananes. Ce sont des petits poissons qui n’ont rien d’extraordinaires à part qu’ils se nourrissent exclusivement de bananes ! C’est la nouvelle qui a propulsé Salinger au rang d’écrivain à la fin des années 40. Il y en une autre, très jolie aussi, qui s’appelle : Jolie ma bouche et verts mes yeux. Un téléphone sonne dans une chambre. Lee, un homme séduisant demande à la femme allongée à côté de lui si ça ne la dérange pas qu’il réponde. Elle dit non, il répond. Et là, au bout du fil, c’est Arthur, un ami de Lee, un très bon ami. Arthur cherche partout sa femme. Elle n’est pas encore rentrée de la soirée où ils étaient tous ensembles. Et on comprend (on croit comprendre en tout cas) que la femme en question est donc dans la chambre de son meilleur ami. Et toute la nouvelle, c’est cette conversation téléphonique improbable, avec la femme en spectatrice silencieuse.