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SAISON 2016 - 2017

Sophie Larmoyer, Eva Roque et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

La presse nationale pour commencer.

Un simple coup d'œil à la presse permet de savoir quels sont les journaux qui se couchent tôt et qui n'ont donc pas, donc regarder "le grand et long débat" hier soir.

Ainsi CNewsMatin qui titre "Angela Merkel mise à l'épreuve".

La Croix qui nous parle "des réfugiés oubliés à Athènes".

L'Humanité et sa Une "Industrie et services publics, un couple inséparable".

Ou encore Direct matin qui avec sa Une "À l'air libre", nous parle ce matin "du plaisir qu'ont les français à lire en dehors de chez eux", décroche incontestablement ce matin la palme du "journal le plus déconnecté de l'actualité".

Les autres sont sur le débat :

Le Figaro a vu hier soir "Le débat qui lance enfin la campagne présidentielle".

"Enfin dans le dur", se réjouit Libération qui estime que ce débat inédit "policé puis animé a lancé le sprint final à un mois du premier tour".

Aujourd’hui en France, fidèle à son habitude, note les candidats.

Meilleur élève : Jean-Luc Mélenchon, qualifié de "puncheur", décroche un 7/10.
Suivent Benoit Hamon ("mordant" à 6.5), Emmanuel Macron ("scolaire" à 6/10).
Puis François Fillon ("sobre") et Marine Le Pen ("en sous régime") qui décrochent chacun un 5,5.

 

Sophie Larmoyer pour la presse internationale

En regardant la presse internationale, on s’aperçoit qu’un grand nombre de journaux ou de sites d’infos, de pays très différents, veulent tous nous présenter une certaines "Julia". Qui est cette petite fille ?

Elle a quatre ans, nous apprend le New-York Times, elle a les cheveux roux et de grands yeux verts. Elle adore chanter et retient les paroles bien plus vite que ses copains, mais il y a une chose qu’elle supporte très mal : ce sont les bruits très forts, comme les sirènes, ça la met dans tous ses états, car Julia est une petite fille porteuse d’autisme.
Et si Julia est si présente dans la presse à travers le monde, c’est qu’elle est un nouveau personnage d’une série américaine qui depuis sa création en 1969 a été diffusée dans 120 pays : il s’agit de Sesame Street ! Qui ne connait pas Kermit la grenouille, ou Ernest et Bart.
La marionnette de Julia vient d’être présentée : elle fera ses débuts le 10 avril à la télé. L’objectif c’est de promouvoir une meilleure compréhension, au-delà des préjugés, de montrer que les personnes avec autisme ont des difficultés spécifiques, mais aussi beaucoup de qualités. Le site de la chaine américaine FoxNews évoque par exemple un futur épisode dans lequel les enfants jouent : il doivent représenter des objets avec de simples formes (carré cercle triangle). Et l’un des personnages dit à un autre "oh t’as de la chance, tu as Julia dans ton équipe, elle est trop forte avec les formes !". La femme qui double Julia dans sa version américaine, a elle-même un fils autiste qui est ado aujourd’hui, mais elle aurait adoré que son fils voit ça quand il était petit.

La société de production qui développe Sesame Street depuis 47 ans se veut dans une démarche pédagogique.

Oui, une vice-présidente de ce "Sesame Workshop" explique à FoxNews qu’ils ont travaillé pendant des années avec des associations, des experts et des familles touchées par l’autisme, pour créer le personnage de Julia. Un enfant sur 68 est diagnostiqué avec autisme aux États-Unis.
Quant à cette démarche volontairement tournée vers la diversité, le quotidien britannique The Guardian rappelle que les velléités de Sesame Street n’ont pas toutes été réussies. Il y a eu Aristolte, personnage aveugle, en 82, là ça allait. En revanche, au début des années 70, le petit Roosevelt Franklin, petit garçon noir, était tellement caricatural qu’il a disparu en 75. Quant à Ernest et Bart, s’ils sont devenus peu à peu malgré eux, le symbole des luttes pour les droits des homosexuels, Sesame Street continue d’affirmer que ces deux-là sont juste "meilleurs amis", "le plus gros tabou de Sesame Street", écrit le Guardian.

 

Eva Roque pour le programme télé

Cash investigation à 20h55 sur France 2.

Il s’agit d’une enquête choc menée pendant des mois par l’équipe de France 2 et de Médiapart sur des affaires de pédophilie au sein de l’église catholique.
Résultat : des religieux condamnés pour pédophilie sont toujours en activité, et même parfois au contact d’enfants.
Une situation inacceptable d’autant que la hiérarchie couvre certains de ces agissements en pratiquant notamment le déplacement. Des mutations pour éviter à un ecclésiastique d’être poursuivi en justice.
C’est le cas du Père Albert accusé d’actes pédophiles en Guinée et ramené en France. L’équipe parvient à le retrouver en Auvergne et ce qui dit est très clair.

Et sur ce point notamment, l’enquête est effarante.
Les journalistes ont comptabilisé, sans avoir accès à tous les documents, 95 mutations de prêtres dans le monde depuis 1990. Beaucoup sont déplacés en Afrique et en Amérique du sud.
De quoi choquer le père Joulain, un des rares à avoir accepté une interview.

802 victimes ont été recensées et sans doute ce chiffre sous-estime la situation.
L’enquête est édifiante et se termine au Vatican. Elise Lucet parvient à interpeller le pape François qui, quand il était évêque en Argentine, aurait essayé de faire innocenter le père Grassi, condamné à 15 ans de prison pour pédophilie. Le pape entend la journaliste et balaie d’un revers de la main ses questions.
Ça s’appelle le poids du silence.

 

Marion Calais pour la presse quotidienne régionale

Trois Unes dans la presse quotidienne régionale.

Nouvelle illustration du malaise hospitalier dans le Populaire du Centre. À Limoges, quatre agents & militants syndicaux ont entamé une grève de la faim. Ils demandent plus de moyens humains, et des titularisations massives parmi les quelques 900 contractuels du CHU.
Dans le Sud Ouest, les prochains mois risquent d'être encore durs. Les canards ne seront pas de retour dans les élevages avant fin mai assure l'Eclair.
Dans Vaucluse Matin, un mystère, celui du panneau du Mont Ventoux devant lequel se photographient tous les cyclistes au sommet. Il a disparu ! Un vol selon le Conseil départemental qui en profite pour avancer son remplacement, il fallait changer l'altitude : 1.911 mètres était-il écrit. C'est en réalité, 1.897 mètres selon les derniers calculs des géomètres.
 
L'histoire du jour nous emmène dans le métro.

Métro Stalingrad, ligne 5 précisément, dans le Nord Est de Paris. Dans cette station, sur le quai, tout le long du mur, il y a un rebord en faïence sur lequel étaient déjà installées des sièges qu'on voit partout dans le métro et quelques poubelles. Mais depuis peu, là où l'espace était vide sur ce même rebord, viennent de prendre place de curieuses banquettes métalliques, comme les décrit le Parisien ce matin. En gros, des bancs, qui présentent une face inclinée. La RATP dit vouloir élargir les possibilités d'assises pour les voyageurs. Sauf que, comme l'écrit le Parisien, "les banquettes sont trop glissantes pour pouvoir s'y maintenir assis sans risquer la crampe". Usagers et associations dénoncent un dispositif anti-SDF. La RATP, elle, reconnait simplement devoir gérer à Stalingrad un phénomène inquiétant de présence continue de SDF. L'expérimentation d'ailleurs n'est menée qu'à Stalingrad.