D'abord le Brexit, puis Trump, et maintenant à qui le tour ?

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé, Xavier Yvon, Eva Roque et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

La presse nationale pour commencer

Un coup d'œil d'abord à vos quotidiens nationaux 100% Trump ce matin : toutes les Unes de vos journaux sont consacrées à son élection !

Cette question tout d'abord sur toutes les lèvres en France, également à la Une de L'Opinion : D'abord le Brexit, puis Trump, et maintenant à qui le tour ?

À qui, dans quel pays, les électeurs vont renvoyer les sondages et les élites dos-à-dos ?
Brexit, Trump, et puis quoi ? Marine Le Pen présidente en 2017 ?
Petit dessin en Une de l'Opinion : Marine Le Pen, mais aussi Sarkozy et Mélenchon ont adopté l'étonnante coiffure du président Trump et ricanent devant Juppé le dégarni : "Forcément, y en a pour qui ça va être plus dur".

Comme L'Opinion, Le Parisien-Aujourd’hui constate qu'en France chacun voit midi à sa porte, que tous les candidats à la présidentielle se voient confortés par ce qui vient de se passer aux Etats-Unis, garant du renouveau, ou au contraire des valeurs de la démocratie...
Mais Le Parisien écrit : "A voir hier nos élus s'agiter, on avait une drôle d'impression... Comme si, une fois encore, ils parlaient à la place des électeurs. Comme si, décidément, ils ne voulaient rien entendre".

Faut-il le craindre, le redouter, ce nouveau président américain ?

Libération a clairement choisi son camp : "American Psycho", c'est la Une de Libé ce matin.
"Au-delà du cauchemar", "L'empire du pire", dit encore le journal.
Au-delà du choix éditorial, Libé consacre 27 pages à l'élection de Trump, et que c'est sans doute ce matin le dossier le plus complet sur l'événement.

Craintes encore du côté de L'Humanité pour qui un "imposteur" a "profité des colères américaines".

Pour L'Huma, il y a "danger à tous les étages de la Tour Trump", de la violence à chaque chapitre de son programme, économique, social, diplomatique.

Programme, quel programme, s'interrogent Les Échos ?

Pour qui Trump n'a rien d'un idéologue, c'est un pragmatique, qui s'adapte en fonction des circonstances, du vent diront certains...
Il n'a pas de programme, il va l'écrire en marchant. Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Ce qui est sûr, c'est que c'est "un saut dans l'inconnu" titrent Les Échos.

 

Axel de Tarlé pour l'économie

Aujourd'hui se tiennent à l'Université Paris Dauphine, les "Journées de l'Europe" (les journées E-Day)
Europe 1 et le Journal du Dimanche sont partenaires.

Ça ne va pas être facile car l'Europe n'a pas bonne presse, en ce moment !

La tendance est plus à moins d'Europe, qu'à plus d'Europe !

Axel de Tarlé y anime une table sur l'énergie et c'est très intéressant.
À priori, on se dit : L'Europe ne sert à rien. Et au contraire, on a le phantasme de l'autosuffisance énergétique régionale. On rêve d'une Bretagne qui serait capable de fournir seule, ses besoins en électricité grâce à un réseau d'éolienne et de panneau solaire.
C'est typiquement, la fausse bonne idée car, c'est comme ça que vous polluez.
Car, que faites-vous quand il n'y a pas de soleil en Bretagne ? Vous allumez des centrales au fioul, à charbon.
Alors que si vous raisonnez au niveau européen, un vaste continent, il y a toujours du soleil quelque part en Europe, il y a toujours du vent quelque part.
S'il y a du vent en Allemagne, le surplus d'électricité allemand viendra éclairer les Bretons.
Et à l'inverse, s'il y a du vent en Bretagne, le surplus d'électricité breton, sera écoulé en Allemagne ou en Espagne plutôt que d'être perdu car l'électricité ne se stocke pas.

Donc, avec l'électricité, vous avez là, typiquement, un secteur ou l'Europe est la solution pour promouvoir les énergies renouvelables. Le solaire, l'éolien, ça ne peut marcher efficacement qu'à l'échelle d'un continent et certainement pas à une échelle régionale, ou vous êtes victime des caprices de la météo.

Si ça vous intéresse, rendez-vous aujourd'hui à Paris-Dauphine pour les journées de l'Europe.

 

Eva Roque pour le programme télé

Danse avec les stars à 20h55 sur TF1.

Nous sommes jeudi et pourtant ce soir aura lieu une nouvelle soirée de Danse avec les stars.

La soirée de samedi étant réservée aux NRJ Music awards présentés par l’excellent Nikos Aliagas, TF1 a avancé la cinquième émission de Danse avec les stars.
Les personnalités ont donc eu peu de temps pour se préparer depuis la dernière émission qui s’est terminée sur une surprise.
Objet du scandale : l’élimination de Sylvie Tellier, qui danse très bien, au profit de Julien Lepers pas franchement doué, même lui le reconnaît

Autant vous dire que l’annonce de ce résultat a énervé plus d’un internaute sur les réseaux sociaux. Surtout que l’animateur avait déjà été sauvée la semaine précédente contre toute attente.
Mais c’est le jeu. À chaque fois que le public vote, la popularité l’emporte sur le talent. On a déjà constaté ce phénomène notamment dans les télé-crochets comme Nouvelle Star.

Il n’y a pas qu’en politique que les votes sont parfois difficilement compréhensibles.
D’ailleurs, un internaute tweetait samedi soir : "Julien Lepers qui élimine Sylvie Tellier, ça veut dire que Donald Trump peut battre Hillary Clinton".

 

Marion Calais pour la presse quotidienne régionale

Donald Trump, on le retrouve aussi dans les quotidiens régionaux.

Le séisme Trump ressenti jusqu'en Béarn titre ainsi l'Eclair. Les patrons des Pyrénées Atlantiques, qui travaillent avec les États-Unis, promettent d'être vigilants.

Certains secteurs s'inquiètent face au discours hyperprotectionniste du nouveau président. Les vins de Bourgogne vont-ils en souffrir se demande le Journal de Saone-et-Loire. La filière Comté, elle aussi, pas vraiment rassurée selon l'Est Républicain.

De son côté, Le Dauphiné Libéré s'interroge sur l'impact de l'élection sur les comptes de Chambéry. Une partie de l'emprunt de la ville est indexée sur la parité yen / dollars. Si le dollar baisse et le yen grimpe, ça pourrait faire exploser le taux d'intérêt pour la ville.

L'histoire du jour, c'est le coup de gueule d'un charcutier en Charente.

Depuis quatre ans Francis Raby cherche à vendre sa charcuterie à Montbron, près d'Angoulême. À 63 ans, l'heure de la retraite a sonné. Le problème, c'est qu'en quatre ans, il n'a reçu que cinq ou six candidatures et sans compter dit-il, celui qui lui a demandé de but en blanc "à combien de temps se situait la mer". Les annonces dans les agences, via sa fédération, les passages au 13h de TF1 n'y ont rien fait. Pourtant, il a divisé par trois le prix du fonds de commerce, du matériel et du laboratoire : 100.000 euros aujourd'hui. Et si ça continue, ce sera un euro symbolique peste l'artisan qui en 40 ans a développé une belle clientèle, en jouant sur le fait maison, en participant à des concours. Pour son successeur, il a même dégrossi des pistes de développement : dans le service traiteur ou la boucherie. Mais rien à faire, lui dénonce une génération des 35h. Des jeunes qui ne rêvent plus de s'installer et le manque de formation pour les apprentis. La Charente, juge-t-il, n'en forme pas suffisamment.

 

Xavier Yvon pour la presse américaine

Passé la sidération, les journaux tentent d’expliquer cette victoire inattendue de Donald Trump.

Sur les sites internet et les télés, on triture la carte électorale dans tous les sens pour décrypter ce résultat qui paraissait tellement improbable.

En fait l’explication est assez simple : Donald Trump a gagné son pari, il a sur-mobilisé l’électorat blanc, surtout les hommes sans diplomes, dans les zones rurales. C’est ce qui fait son succès notamment dans les États autour des grands lacs, traditionnellement démocrates. Il a fait sortir de chez eux des gens qui ne votaient pas et ça lui a suffi. Parce que dans le même temps Hillary Clinton, elle, n’a pas réussi à suffisamment mobiliser les autres catégories d’électeurs qui devaient la faire gagner : les minorités, Noirs et Latinos, les jeunes et les femmes diplômées. Ils se sont moins déplacés que pour Barack Obama il y a quatre ans.
Le manque d’enthousiasme qu’on avait pu constater sur le terrain pour Hillary Clinton et que vous avez entendu sur Europe1, s’est traduit en chiffres.
Quand on regarde le nombre de votants, il y en a eu moins que lors de la dernière élection mais surtout côté démocrate. Donald Trump a eu 1,5 million de voix de moins que Mitt Romney, le candidat républicain il y a 4 ans. Mais Hillary Clinton, elle, en a eu cinq millions de moins que Barack Obama, c’est ça qui a pesé lourd.

Et les médias ne se demandent pas aussi comment ils ont pu à ce point ne rien voir venir ?

Si bien sur, il y a du mea culpa à toutes les sauces. On parle des sondages qui ont sous-estimé le vote "caché", mais le site de prévisions le plus sérieux relativise : l’écart n’est pas si énorme non plus. Si un électeur sur 100 avait voté Clinton plutôt que Trump, on serait en train de se demander s’il faut appeler Bill Clinton 1st gentleman. Avec des si on referait l’histoire… Ce qui est sur, c’est que la principale responsable de son échec c’est Hillary Clinton elle-même. Entendu sur CNN, cette citation d’un précédent battu à la présidentielle "le poisson pourrit toujours par la tête".