L’avertissement croate et ce que feront les opposants à Notre-Dame-des-Landes en cas d’échec : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2015 - 2016

François Clauss, Antonin André et Axel de Tarlé font le point sur l'actualité du jour.

Antonin André, expert politique

La politique c’est la mobilisation des écologistes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à quatre jours du référendum. Cécile Duflot et le patron d Europe Ecologie David Corman sont sur place ce matin pour mobiliser le camp du non. Dans une consultation que les Écologistes estiment faussée.

"François Hollande a transformé ce référendum en usine à bordel", voilà ce que les verts disent de cette consultation. Sur le papier les écologistes sont favorable à l’idée de rendre la parole au peuple, mais ils estiment que le gouvernement a tout manipulé. Ils contestent le périmètre géographique : la Loire-Atlantique alors qu’il aurait fallu l’élargir à la Bretagne et aux Pays de la Loire. Ils accusent le gouvernement d’avoir déterminé ce périmètre en fonction de sondages favorable au oui. Ils dénoncent l’inégalité des armes : les maires et les collectivités font ouvertement campagne pour le oui selon eux, alors le camp du non n’a que peu de moyens. Une cinquantaine de militants Verts qui font une campagne de phoning avec l’espoir de toucher 10.000 personnes sur un million de votants. Bref c’est de la manipulation, on a braqué le vote et donc si le oui l’emporte "ça ne signifiera rien du tout" me disait un patron d’Europe Ecologie, "on continuera le combat, on rejettera le résultat".

Selon eux donc, tout est manipulé et le Oui va l’emporter, mais si c'est le Non les Verts contesteront toujours la régularité du scrutin ?

Ah Non, là le scrutin vous verrez sera légitime, authentique, régulier et acclamé. On me l’a expliqué très doctement : si le Oui l’emporte c’est parce que ce référendum est truqué, manipulé, et il n’est pas question d’en respecter le résultat, en revanche si le Non l’emporte alors il faudra respecter le résultat et conclure au rejet définitif du projet. On appelle ça la démocratie à géométrie variable.
La conclusion de ce bourbier c’est que ce référendum était la fausse bonne idée et que rien ne sera réglé dimanche. Des recours juridiques sont toujours en cours et qu’ils pourraient être en contradiction avec le verdict du vote de dimanche, l’État sera alors face à un conflit de légitimité, avec retour à la case départ et aucune décision définitive. Ce feuilleton dure depuis 2001 précisément, date des premières études sur la construction d’un nouvel aéroport. Ça fait donc 15 ans que ça dure. Initialement l’entrée en service de l’aéroport était prévu pour l’année prochaine.

Axel de Tarlé, expert économie

Coca-Cola, Pepsi-Cola et autres Orangina seront bientôt plus cher. Un rapport parlementaire préconise d'augmenter fortement ce qu'on appelle la taxe "soda".

C'est un rapport, que s'est procuré Aujourd'hui en France, qui préconise de faire le ménage dans tous le maquis des taxes sur les produits alimentaires.
La margarine est aujourd'hui taxée à 20 % tandis que le beurre ne l'est qu'à 5,5 %, allez comprendre. Ce rapport préconise donc d'alléger les taxes sur les produits de consommation courrante
En échange, ce rapport propose de tripler la taxe sur les sodas d'environ 30 centimes sur 1,5 litre..

On ne peut que souscrire à cette idée car il vaut mieux vaut taxer le gras et le sucre que les fruits & légumes. C'est ce que l'on appelle les taxes comportementales.
Typiquement le genre de fausses bonne idée qui sont très compliquées à mettre en place.
On taxe le coca parce qu'il y a du sucre, mais pas le coca light, et puis que fait-on des jus d'orange ?
Jusuq'ou faut-il taxer le sucre, celui qui est présent dans les céréales, les barres chocolatées? D'ailleurs le rapport évoque cette piste de taxer le sucre de la confiture ?

C'est sans fin avec un autre effet, c'est qu'une fois qu'on a enfin réussi à fixer un seuil, à partir duquel vous êtes taxé. Que se passe-t-il ?
Les industriels s'arrangent pour être juste en dessous du seuil. C'est notamment ce qu'il s'est passé avec la taxe Red Bull sur les boissons énergisantes qui rapporte dix fois moins que prévu parce que le producteur a changé la recette en y mettant moins de caféine pour éviter de la payer.

Ce qui est très embêtant du point de vue de l’État, c'est que c'est une perte sèche financièrement.
C'est là, tout le dilemme pour ne pas dire l'hypocrisie des ces taxes comportementales.
L'objectif premier des taxes, ce n'est pas d'éduquer les gens mais bien de les taxer et de faire rentrer de l'argent.