Axel de Tarlé 25.01.2016 1280x640 9:59
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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Jean-Philippe Balasse et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.

Alex Taylor, expert international

Depuis hier soir, le Portugal a un nouveau président.
 
Marcelo Rebelo de Sousa, candidat de centre droit de 67 ans, était le grand favori. Seul suspense, allait-il passer au premier tour ? Oui à 52%, loin des neuf autres candidats, dont cinq de gauche, mais aucun soutenu par le Parti Socialiste portugais et dont le mieux placé a tout juste franchi les 20%.
 
Qui est ce nouveau président ?
 
Ancien journaliste et dirigeant de parti. Il avait sa propre émission politique à la télé, connu pour sa verve et ses commentaires acerbes. Tout le monde le connaît, il n’a pas eu besoin de faire campagne, aucun tract distribué, pas d’affiches sur les autoroutes. Sa campagne a coûté 157.000 euros, un sixième du budget du candidat communiste qui n’a récolté que 3% des voix.
 
C’est une cohabitation à la portugaise.
 
Ils ont voté légèrement à droite aux législatives en novembre, mais le gouvernement a tenu 11 jours. Maintenant c’est une grande coalition PS, verts, bloc de gauche et communistes, en gros anti-austérité, mais qui se dispute pas mal. Paradoxalement c’est une bonne nouvelle pour le premier ministre Antonio Costa qui peut se servir d’un président de centre droit pour maîtriser sa propre gauche radicale. Rebelo de Sousa dit lui-même qu’il est la gauche de la droite. Ses détracteurs l’appellent "la gélatine politique". C’est vrai qu’il avait déclaré en 1996 qu’il serait leader d’un parti politique le jour où le Seigneur revient sur terre.

 

Anne Le Gall, experte innovation

Innovation : une combinaison rend presque possible la téléportation

Si vous hésitez entre la neige et le soleil pour les prochaines vacances, pour trancher, vous enfilez cette combinaison qui ressemble à une tenue de plongée et vous vous connectez sur le site d'une agence de voyage spécialisée.

D'un clic vous pouvez tester l'ambiance des Antilles et vous retrouvez sur une plage, les pieds dans l'eau. Vous ressentez physiquement la température de l'eau et de l'air. Vous pouvez alors comparer cette ambiance à celle d'une station de ski à 1.800 mètres d'altitude où là vous ressentez le froid, le vent et même l'impact d'une boule de neige sur votre bras. Tout ça sans bouger du bureau car c'est la combinaison qui transmet ces sensations physiques grâce à un réseau d' électrodes qui envoie de petites décharges à la surface de la peau.

Ça existe déjà ce genre de combinaison ?

Ça existe, l'une de ces combinaisons futuristes est actuellement en précommande sur le site kickstarter et si les financements sont au rendez-vous, elle devrait être livrée en décembre prochain. Elle a été mise au point par la start up britannique Tesla Studio - qui n'a rien à voir avec Tesla Motors d'Elon Musk, si ce n'est la capacité à innover.

Y a-t-il vraiment un marché ?

Pour l'instant, c'est cher (2.300 euros) et la combinaison est encore confidentielle car les applications pratiques n'existent pas encore. Mais le potentiel est énorme pour l'industrie du jeu vidéo, les musées, le cinéma mais aussi le monde du sport. Par exemple : un boxeur pourrait s'entrainer contre un adversaire virtuel et ressentir quand même l'impact des coups.

Dans quelques années, il est possible que les accolades et embrassades sur les réseaux sociaux deviennent plus réelles. Les pokes et les hugs virtuels seront remplacés par de vraies étreintes que vous pourrez ressentir à distance avec votre combinaison. C'est quelque chose qui est déjà techniquement possible.

 

 

Axel De Tarlé, expert économie

Apple joue très gros avec la sortie de son nouvel iPhone, l'iPhone 7. Quant va-t-il sortir et à quel prix ?

La société Apple sortira son nouvel iPhone en septembre même s'il est possible qu'il arrive un peu avant.

L'iPhone 7 comportera trois nouveautés que l'on peut deviner en regardant les brevets déposés par Apple :
- Il sera étanche, on pourra le faire tomber dans l'eau
- Il n'y aura plus de prise casque puisqu'il sera relié sans fil. L'objectif étant de fabriquer des téléphones plus fins car les prises "jack" actuelles mesurent 3,5 mm.
- Il comprendra le Lifi, cette technologie Wi-Fi par les ondes. On pourra désormais se servir de son téléphone dans le train, comme veilleuse ou encore télécharger un film.

Quel est l'enjeu pour Apple ? Les iPhones se vendent comme des petits pains. 230 millions de smartphones d'Apple ont été vendus l'an dernier mais pour la première fois, la marque anticipe une une baisse en 2016. Il faut croire que le marché s’émousse car ce téléphone est très cher. L'iPhone correspond à 66 % du chiffre d'Apple d'où l'importance de ne pas se rater avec l'iPhone 7.

Apple n'a pas su sortir de nouveau produit depuis quelques années. L'iPad est en baisse, l'Apple Watch n'a jamais vraiment démarré comme l'Apple TV tandis que l'Apple Car reste à l'état de projet. La capacité créatrice et innovante d'Apple est en jeu. C'est une réelle difficulté pour Apple de devoir toujours être au top. Il existe une inquiétude non dissimulée pour la société dont l'action a perdu 24 %, soit 533 milliards de dollars.

 

Antonin André, expert politique

C'est le feuilleton de la réforme constitutionnelle : la déchéance de nationalité. C’est le sparadrap du capitaine Haddock pour François Hollande, on attend toujours son arbitrage face à l’hostilité de sa majorité. Le président est d'accord pour un petit coup de gomme. Le texte qui a été présenté en Conseil des ministres le 23 décembre était : déchéance de la nationalité pour les binationaux nés français reconnus coupables d’actes terroristes. La gauche a bondi : pas question de créer deux catégories de Français.

Selon les informations d'Antonin André, le président est prêt à une concession : on enlève la notion de "né en France" d'un petit coup de gomme. Il n'y aurait donc plus de distinction dans la constitution entre les bi-nationaux nés français et les bi-nationaux qui ont acquis la nationalité. Le principe vaudra pour tous : déchéance de nationalité pour les binationaux coupables d’actes terroristes, point barre. Pas question notamment d’étendre la déchéance à tous les Français et de créer des apatrides. Le texte sera présenté le 3 février en Conseil des ministres et débattu le 5 à l’Assemblée. On a envie de dire "Tout ça pour ça" car cela fait un mois que la majorité s’écharpe sur le sujet.

Qu’est ce qui n’a pas marché ?

Ce qui n’a pas marché c’est que François Hollande a tenté un coup de billard à trois bandes. Un calcul politique de chef de parti, pas du niveau président de la République. C’est François Hollande "Guy Mollet et les petites arrangements de la 4eme république" et pas le François Hollande "Mitterrand de la culture de gouvernement". Pour atteindre la majorité des 3/5e au Congrès et faire passer la réforme constitutionnelle, il s’est mis dans les mains de la droite en dégainant la déchéance de nationalité et il a sous-estimé l’hostilité de la gauche. Il s’est empêtré dans un feuilleton qui renvoie à un sentiment de confusion alors que les Français l’attendent sur l’efficacité de la réponse au terrorisme. A l’arrivée, on peut prédire qu’il obtiendra sa réforme constitutionnelle. Les parlementaires de gauche comme de droite ne feront pas échouer une réforme censée marquer la riposte de la République au terrorisme mais ce sera pour François Hollande une victoire à la Pyrrhus : la gauche fracturée ne la votera pas unanimement et il devra à Nicolas Sarkozy d’avoir fait adopter la seule réforme institutionnelle du quinquennat.