Les Français consacrent moins de temps à leurs loisirs, Nouvelles de J.D. Salinger et des cortèges à travers toute la France

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SAISON 2016 - 2017

Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

Elisabeth Assayag pour la consommation

Selon une étude réalisée dans 22 pays, la France va à l’encontre de bien des clichés !

On pense les Français sont un peu cossards, fainéant ou aptes à se la couler douce. Pas du tout, nous ne consacrons qu’un peu plus de 16 heures par semaine à nos loisirs, que ce soit un cinéma entre amis, un tennis ou une sortie en famille. C’est assez peu, la moyenne mondiale étant de 21 heures. Pour avoir une idée du classement, sachez que ce sont les Danois qui sont en tête avec 33 heures en moyenne de loisirs par semaine. La Bolivie est bonne dernière avec seulement 12 heures.

Qu’est-ce que ce classement dit de nous ?

D’abord, une chose plutôt positive, c’est que les Français sont des bosseurs et qu’ils ne lésinent pas à la tâche. La version moins glamour, c’est ce que ça dit de la vie moderne hyperactive dont nous n’arrivons pas à nous protéger et qui porte atteinte à notre bien-être. Car au Danemark, on sait travailler mais on sait peut-être surtout mieux travailler. En France, ça manque un peu de sérénité, de capacité à assumer ses choix et de ne pas faire de présentéisme inutile au travail le soir. Il y a un aspect infantile dans notre rapport au travail.

Quelles sont les conséquences ?

En France, par exemple, l’étude Mortar Research fait apparaitre que près d’un parent sur deux n’a pas accompagné son enfant jouer au parc pendant l’année écoulée. Cela a forcément un impact sur notre vie personnelle. Et les deux "populations" les plus concernées sont les jeunes qui entrent dans la vie active et qui doivent en faire deux fois plus ainsi que les femmes, encore trop accaparées par d’autres tâches qui doivent rogner encore sur leur temps de loisir.

 

Nicolas Carreau pour le Livre du jour

Nouvelles de J.D. Salinger aux éditions Robert Laffont

Des nouvelles d’un immense écrivain.

Des nouvelles de Salinger, l’auteur de L’Attrape-cœurs. Il a publié ce livre en 1951, un best-seller mondial. L’Attrape-cœurs, c’est des dizaines de millions d’exemplaires à travers le monde. Mais après ça, Salinger s’est retiré du monde. Reclus dans un village du New Hampshire aux États-Unis. Il est mort en 2010 sans jamais avoir fait d’apparition publique. Les quelques journalistes ou photographes qui tentaient de venir le voir étaient gentiment éconduits ou diriger vers de fausses pistes par les commerçants et les habitants du village qui protégeaient Salinger de toute intrusion. On a très peu de photo de lui.

Mais on a ses livres, c’est ce qui compte.

Exactement. Parce que Salinger n’a pas écrit que l’Attrape-cœurs, il a aussi publié quelques nouvelles. Neuf d’entre elles sont rééditées chez Robert Laffont. Ça s’appelle simplement : Nouvelles.

Et quelles sont les nouvelles alors ?

Il y a notamment : Un jour rêvé pour le poisson-banane. Une nouvelle belle et drôle et triste sur la folie d’un homme. Ça se passe sur une plage de Floride où Seymour Glass, c’est son nom, observe les poissons-bananes… Ce sont des petits poissons qui n’ont rien d’extraordinaires à part qu’ils se nourrissent exclusivement de bananes ! C’est la nouvelle qui a propulsé Salinger au rang d’écrivain à la fin des années 40. Il y en une autre, très jolie aussi, qui s’appelle : Jolie ma bouche et verts mes yeux. Un téléphone sonne dans une chambre. Lee, un homme séduisant demande à la femme allongée à côté de lui si ça ne la dérange pas qu’il réponde. Elle dit non, il répond. Et là, au bout du fil, c’est Arthur, un ami de Lee, un très bon ami. Arthur cherche partout sa femme. Elle n’est pas encore rentrée de la soirée où ils étaient tous ensembles. Et on comprend (on croit comprendre en tout cas) que la femme en question est donc dans la chambre de son meilleur ami. Et toute la nouvelle, c’est cette conversation téléphonique improbable, avec la femme en spectatrice silencieuse.

Et ces deux nouvelles et les sept autres sont à lire dans ce recueil donc, chez Robert Laffont, intitulé simplement Nouvelles.

Marion Calais pour la presse quotidienne régionale

À la Une, des cortèges à travers toute la France.

Ils étaient 2.500 à Montpellier écrit Midi Libre. 2.000 à Limoges souligne le Populaire du Centre. Pour un 1er mai très politique comme le titre Ouest France ce matin. Un 1er mai d'entre deux tours sur fond de présidentielle et d'opposition à Marine Le Pen. Mais là encore, les chiffres témoignent d'une faible mobilisation. Exemple en Saône-et-Loire, ils étaient 500 ce lundi contre 8.000 en 2002. Et l'Est Républicain de faire le même constat : 3.000 manifestants hier à Nancy contre des dizaines de milliers il y a 15 ans. Et pourtant, à Nancy, c'est un défilé unitaire qui a été organisé par les syndicats. Avec un même mot d'ordre : "faire barrage au FN". Mais pour ce manifestant, aujourd'hui, les citoyens sont moins conscients du danger. "Ils acceptent le FN comme un fait établi". Bref, un défilé entre fatalisme et alarmisme comme l'écrit l'Est Républicain.

La personnalité du jour assistera dimanche à l'élection de son 17e président.

Poincaré, Deschanel, Auriol, De Gaulle (grâce à qui elle put commencer à voter) Mitterrand et Hollande. Elle les a tous en mémoire Geneviève Callerot. Samedi, elle fêtera ses 101 ans. Et autant elle ne se souvient pas où elle a mis son portable, autant la politique a marqué la vie de celle qui a attendu 49 ans pour mettre son premier bulletin dans une urne. Installée en Dordogne, l'ancienne paysanne dit n'avoir jamais adhéré complètement à un seul candidat. D'ailleurs, en 2007, elle glisse les deux bulletins Sarkozy et Royal dans l'urne pour exprimer son désaccord. Aujourd'hui, la vieille dame regrette le climat dégradant de la campagne. Attendant toujours du président idéal : plus d'équité, plus de partage et pas seulement financier. "je pense, dit-elle, aux privilégiés de l'éducation. J'ai vécu le mépris pour les enfants de cultivateurs pris pour des imbéciles". Et aujourd'hui encore, la cause agricole reste l'une de ses principales préoccupations : "en 30 ans, nous avons plus progressé qu'en cinq siècles mais notre fonction nutritive n'intéresse plus personne. C'est le cadet des soucis de nos dirigeants". Mais qui conclut la vieille dame va nourrir bientôt 10 milliards d'êtres humains...