Le lote chez les fleuristes, 14 juillet d'Éric Vuillard et les routes des régions

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SAISON 2016 - 2017

Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

Elisabeth Assayag pour la consommation

Nous allons bientôt pouvoir jouer au loto chez notre fleuriste.
Si vous aimez jouer au loto, les points de vente s'agrandissent puisque la Française des jeux vient de signer un accord avec les fleuristes.
 
Effectivement et ça va se mettre en place pour la nouvelle formule de l'Euro Millions, dont le premier tirage est prévu le mardi 27 septembre, la semaine prochaine donc.
Cela fait partie de la stratégie mise en place par la Française des jeux qui tente depuis plusieurs années de s'étendre dans toute la France en s'associant avec des petits commerçants de proximité pour combler les endroits où il n' y a pas de bar-tabac.
Aujourd'hui, ces points de vente supplémentaire sont des stations-service, des supérettes et désormais bientôt les fleuristes.
Tous ces petits commerçants représentent à peine 3% des ventes de la Française des jeux, alors que 75% des ventes de tickets de loto s'écoulent chez les buralistes.
 
En achetant des fleurs, on pourra aussi offrir un petit ticket de loto mais les buralistes ne voient pas ça d'un bon œil.
 
C’est peu de le dire, les buralistes sont vent debout. Ils parlent même de trahison et ne veulent pas partager le pactole des jeux de grattage avec d'autres commerçants car pour eux, ce sera autant de trafic en moins dans leurs bureaux de tabac, les jeux représentant entre 20% et 40% de leur chiffre d'affaires.
Il faut dire que ça ne va pas fort pour les buralistes en ce moment, 1.000 buralistes mettent la clef sous la porte chaque année.
Il en reste aujourd'hui environ 25.000 en France donc 40% d'entre eux sont dans des communes de moins de 3.500 habitants qui pour beaucoup d'entre elles voient leur centre mourir.
 
Les fleuristes sont-ils déjà en train de s'organiser ?
 
D'ici à la fin de l'année, une vingtaine de fleuristes vont rejoindre ce projet. Au moment où nous parlons, il y a déjà deux fleuristes testeurs, l'un à Allauch dans les Bouches-du-Rhône et l'autre à Mont-Saint-Martin, en Meurthe et Moselle.
Vous pouvez néanmoins déjà acheter en ligne "un bouquet chance" qui coûte 39 euros sans les frais de livraisons, il s’agit d’un joli bouquet de roses et de quatre jeux de grattage.

 

Nicolas Carreau pour le Livre du jour

14 juillet d’ Éric Vuillard aux éditions Actes Sud.

En ce 19 septembre, nous vous parlons du 14 juillet.

14 juillet, c’est le titre du dernier livre de l’écrivain Éric Vuillard, chez Actes Sud. Le 14 juillet 1789, bien entendu. Mais le livre aurait pu s’appeler : "la prise de la Bastille, comme si vous y étiez !".

Mais on connait ça par cœur, non ?

Peut-être. Mais connaissez-vous Robespierre ? Et Saint Just et Marat et Danton ? Bien sûr. Ce sont les grands hommes de la révolution. Mais connaissez-vous Serusier, un marchand de légumes ? Ou Minier, un serrurier ? Connaissez-vous Tissard ? Touverey ? Verneau ? Vichot ? Valin ? Julien Bilion ou Mercier ? Vous ne retiendrez peut-être pas leur nom, mais peu importe. L’objectif du roman, du récit plutôt d’Éric Vuillard, c’est de nous faire prendre conscience que la révolution a été faite et menée, d’abord, par des anonymes, des gens qu’on a oubliés. Une foule sans nom, écrit-il. Sans nom, jusqu’à maintenant donc.

Il rend la prise de la Bastille à ceux qui y ont participé finalement ?

Exactement. Comme si il voulait nous les présenter un par un. Redonner un visage ou des visages, à la foule. Il zoome parfois, il plonge dans ce fleuve de révoltés pour dresser un portrait rapide de tel ou tel. Mais il alterne avec des plans larges aussi pour nous faire vivre cet événement et tous ses épisodes. Les raisons de la colère, comment les Parisiens se sont armés, comment ils se sont décidés à gagner la Bastille pour obtenir de la poudre. L’ouverture du pont-levis et la foule qui se rue dans la forteresse, etc. Mais aussi la solitude de soldats assiégés. La sueur, les larmes, l’enthousiasme et la folie parfois des révoltés. Et puis le saccage une fois dans la place, le démontage pierre par pierre de la Bastille. Et enfin l’ambiance de fête une fois la nuit tombée. Une joie mêlée de colère. C’est une histoire à hauteur d’hommes et quand on termine ce livre, on connait mieux ce grand moment de l’histoire de France, parce qu’on l’a vécu.

Un voyage dans le temps avec 14 juillet d’Éric Vuillard chez Actes Sud.

 

Marion Calais pour la presse quotidienne régionale

À la Une, on prend la route.

Et on sort le porte-monnaie au passage, parce que nombre de vos journaux reviennent ce matin sur la hausse des tarifs des péages. Ouest France rappelle que cette augmentation entre 2018 et 2020 vise à financer des travaux de rénovation du réseau autoroutier.
Et sur la route, vos journaux nous incitent aussi à la prudence ce matin avec des chiffres glaçants. Dans les Bouches-du-Rhône, La Provence souligne l'explosion de la mortalité des conducteurs de deux-roues, plus 42%. Alors que la République des Pyrénées, elle, s'inquiète de la mort de quatre personnes en deux jours sur les routes des Pyrénées Atlantiques.
Et Le Bien Public de donner la parole à un rescapé, François Patriat, ancien président de la région Bourgogne. Une voiture à contresens a percuté la sienne sur l'autoroute samedi soir, victime de simples fractures, alors que l'accident a fait un mort, il dit être miraculé.
 
La personnalité du jour en régions, c'est un village.

Avec ses administrés et sa municipalité. Tous, ont été récompensés par l'Unesco ce week-end. Le trophée de la Biosphère a été remis samedi à Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle près d'Argentat, en Corrèze. Un village de seulement 44 habitants avec une stratégie environnementale exemplaire que l'Unesco a voulu récompenser. Il y a d'abord eu, explique Aujourd'hui en France, ce projet de jardin paysager au cœur du cimetière. Comme il y a n'y a pas d'agent communal, tout le village s'est remonté les manches pour reconstruire les murets, pour créer des allées boisées et pour nettoyer les tombes. Tout le monde a également joué le jeu quand le maire a pris un arrêté d'interdiction des pesticides sur tout le territoire de la commune. Les six agriculteurs ont relevé le défi, sans que rien ne les y oblige. C'est cet élan écologique que l'Unesco a tenu à récompenser.