Sénégal, université, Dakar, Police, SEYLLOU / AFP 1280 5:33
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Le président sénégalais a limogé deux dirigeants de l'université de Saint-Louis, au nord-ouest du pays, pour tenter de calmer le jeu après une semaine de tensions, amplifiées par la mort d'un étudiant mardi dernier.

Les facs françaises ne sont pas les seules à être bloquées en ce moment, ça gronde aussi au Sénégal et ça a pris là-bas des proportions considérables. Et les têtes commencent à tomber. Qu’est-ce qui se passe ?

C’est Macky Sall lui-même, le président sénégalais, qui a limogé par décret deux dirigeants de l’université de Saint Louis, au nord-ouest du pays. Tentative de calmer le jeu après une semaine de fortes tensions avec les étudiants des facs publiques. Le mouvement a pris une ampleur soudaine après le décès d’un étudiant de Lettres Modernes, mardi dernier à Saint Louis. Un jeune homme de 26 ans, lui-même père d’un petit garçon. Il est mort des suites d’une blessure par armes à feu, et ça a provoqué une grande émotion dans tout le pays.

Qui est responsable ?

L’enquête en cours doit le confirmer mais c’est apparemment un tir de gendarme qui l’a atteint à la cuisse et a provoqué une hémorragie fatale. A l’origine du mouvement à Saint Louis, les étudiants réclamaient le paiement de leurs bourses, qui était très en retard. Ils avaient donc décrété 48 heures de "journées sans ticket", qui consiste à se servir dans les restaurants universitaires, manger sans payer. Le rectorat a voulu l’empêcher en faisant appel aux gendarmes et ça a tourné à l’affrontement. La mort du jeune homme a mis le feu aux poudres dans d’autres facs du pays, avec parfois des édifices saccagés et des face à face très tendus avec les forces de l’ordre.

Et ces deux responsables limogés à Saint Louis, ça a au moins permis de faire baisser la tension ?

Pas vraiment, le mouvement de grève continue, les étudiants veulent que l’auteur du coup de feu soit jugé et que des ministres tombent. Ceux de l’Enseignement supérieur et de l’Economie et des Finances. Et au-delà de ce drame (la mort d’un jeune), ce qui se passe est très révélateur de la précarité des étudiants. Le Monde Afrique a publié hier un reportage édifiant sur leurs conditions de vie sur le campus de la grande université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Une fac construite pour 10.000 places, rénovée pour le double mais qui compte aujourd’hui 85.000 étudiants. Sur le campus, les jeunes dorment à dix dans 12m2, deux par matelas. Pour se doucher, il faut faire la queue très tôt, dès cinq heures pour espérer être à l’heure en cours. Quant à ceux qui habitent en banlieue de Dakar, ils se lèvent avant l’aube pour espérer arriver à temps avec la navette quotidienne. Les boursiers touchent l’équivalent de 55 euros, normalement avant le 5 du mois. Mais celles de mai, par exemple, ne sont toujours pas payées. Et quand elles arriveront, il faudra faire la queue au guichet bancaire de la fac la veille au soir et toute la nuit.

Et en Thaïlande, c’est le voile à l’école qui fait débat. Carol Isoux, vous êtes à Bangkok pour Europe 1. Il faut savoir que chez vous, il n’y a pas de loi sur le port des signes religieux à l’école. C’est donc différent mais ça n’empêche pas les polémiques.

Oui puisqu’il s’agit ici d’une école publique où ce sont surtout les parents d’élèves -bouddhistes- qui se plaignent depuis plusieurs semaines que certaines adolescentes musulmanes viennent en cours voilées. Et ce n’est pas du tout au nom de la laïcité de l’école publique qu’ils protestent mais au contraire parce que l’école se trouve dans l’enceinte d’un temple bouddhiste. Il faut savoir que c’est le cas de beaucoup d'écoles, en Thaïlande, parce que les monastères ont été les premiers à assurer un service public d'éducation avant que l'Etat ne se mette à financer ces écoles.

Qu’a fait l’école alors ?

Le directeur d’établissement a menacé d’exclure les élèves qui refusaient d’enlever leur voile et hier, un représentant du ministère de l’Education s’est carrément rendu sur place pour obliger le chef d'établissement à laisser entrer ce matin les élèves musulmanes voilées, au nom de la liberté de culte, et surtout pour ne pas envenimer une situation déjà ultra-sensible dans la région.

Quand vous dites "sensible", c’est entre musulmans et bouddhistes ?

Oui parce que tout ça se passe dans l’extrême sud du pays, une zone où un conflit entre indépendantistes musulmans et autorités bouddhistes fait rage depuis plus d’une décennie. Il s’agit de trois provinces à forte majorité musulmane, on y parle non pas le Thai mais le Malayu, un dialecte de la langue malaisienne, et il y règne une forte tension entre bouddhistes et musulmans. La zone est déclarée sous état d’urgence et littéralement occupée par des milliers de soldats thaïlandais. Des bombes y explosent chaque semaine. Le conflit à fait près de 7.000 morts depuis 2004 mais il reste méconnu. Les autorités thaïlandaises, toujours soucieuses de préserver le tourisme dans leur pays, sont réticentes à en parler et à laisser entrer les journalistes.

En bref, l’Estonie crée une base de données ADN pour plus de 10% de sa population !

Oui mais attention, sur la base du volontariat. Pas de volonté de surveillance à la "Big brother". Le but de cet inventaire, c’est d’améliorer la prévention des maladies chroniques, essayer de découvrir les variations génétiques liées à des maladies. Un budget de cinq millions d’euros vient d’être débloqué et les volontaires peuvent déposer leurs échantillons d’ADN dans les hôpitaux, des labos et même sur des lieux d’événements sportifs où des tentes seront installées.

Une toute petite île brésilienne célèbre sa première naissance en 12 ans.

Oui parce que figurez-vous que sur l’île de Fernando de Noronha (26 kilomètres carrés), les naissances sont interdites, faute de maternité pour accueillir les bébés. Et pourtant, ce samedi, une femme a donné naissance à une petite fille. Le plus étrange dans cette histoire, c’est que la mère n’a pas fait exprès. Je m’explique, elle ne savait pas qu’elle était enceinte. Vendredi soir, elle a ressenti des douleurs, a demandé à son chéri de l’aider et hop, la petite est arrivée, à la stupéfaction de ses parents.