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Le métier de garde forestier est devenu très risqué en République démocratique du Congo. Six d'entre eux ont été abattus lundi dans le parc national des Virunga.

On prend d’abord la direction de la République démocratique du Congo, où il ne fait pas bon être garde forestier. Six d’entre eux ont en effet été abattus hier. C’est devenu un métier à risque !

Le lieu où sont morts ces gardes est très particulier. C’est le Parc national des Virunga, le plus ancien d’Afrique, qui s’étend sur 7.800 kilomètres carrés au nord-est du pays, à travers les territoires du Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda. Et c’est un sanctuaire pour la vie sauvage, en particulier les gorilles de montagne, qui étaient en voie de disparition. Les gardes, qu’on appelle là-bas les "rangers", sont 480 en tout, chargés de protéger les animaux (il y a plus de 200 espèces de mammifères dont des éléphants, et plus de 700 espèces d’oiseaux) et de faire respecter le caractère "protégé" de ces grands espaces. Une équipe est tombés dans une embuscade hier, un seul s’en est sorti. Et oui, c’est un métier à haut risque. Plus de 170 rangers sont morts des 20 dernières années.

Vous parlez d’embuscade. Il faut rappeler que c’est une région très troublée…

Oui en particulier depuis 1994 et le génocide rwandais. Le Nord-Kivu a vu débarquer des flots de réfugiés et les milices armées se sont multipliées. La RDC a vécu des années de guerre civile entre 97 et 2003. Et aujourd’hui la région connait une nouvelle instabilité. Il reste beaucoup de bandes armées, des groupes rebelles, des milices d’autodéfense et puis des braconniers aussi car ce parc est une mine ! A cause de sa faune bien-sûr, mais aussi de ses arbres, matière première du charbon de bois. C’est une terre extrêmement riche, et la population locale, extrêmement démunie, a du mal à comprendre pourquoi elle en est exclue. Certains sont donc aussi tentés d’y chasser pour se nourrir et de déforester pour cultiver.

Dans ce contexte paradoxalement, les gardes peuvent apparaître comme les "vilains"…

Oui bien que les choses sont en train de changer. Grâce au partenariat passé il y a dix ans entre Kinshasa et des donateurs privés et des institutions comme l’Union européenne, qui financent la préservation du Parc. Ils ont nommé à sa tête un anthropologue belge, très fin connaisseur de l’Afrique. Emmanuel de Mérode,  qui a monté toutes sortes de projets avec les Congolais et surtout un énorme chantier de centrales hydroélectriques, sur les rivières et lacs de la région. L’électricité permet progressivement de catalyser un nouveau développement économique local. De Mérode espère que plus de 60.000 emplois pourront être créés à terme et qu’un cercle vertueux pourra s’enclencher. La paix permettrait aux touristes de revenir et la population de recueillir les bénéfices de la conservation du Parc.

On change de continent pour rejoindre l’Argentine. Aude Villiers-Moriamé, vous êtes la correspondante d’Europe 1 à Buenos Aires. C’est le jour J chez vous pour la loi qui prévoit de légaliser l’avortement. Les députés examinent le texte depuis ce matin. Ça a longtemps été une question tabou. Le texte prévoit quoi ?

Alors il s’agit d’autoriser l’interruption volontaire de grossesse, l’IVG, jusqu’à 14 semaines. Soit deux de plus qu’en France. Pour l’heure en Argentine, l’avortement est seulement permis en cas de viol ou si la grossesse présente un danger pour la santé de la femme enceinte. Toute intervention dans un autre cas de figure est pénalisée. Il faut savoir que ce type de législation très stricte est quasi la norme en Amérique du Sud, continent majoritairement catholique. Le seul pays qui a autorisé l’avortement est l’Uruguay.

Ça n'a jamais empêché les avortements clandestinement, j’imagine…

Non en effet. En Argentine on estime qu’il y a presque 500.000 avortements clandestins chaque année. Imaginez, c’est le double du chiffre de la France, où c’est pourtant légal. C’est donc pour en finir avec cette hypocrisie des pouvoirs publics que les associations féministes réclament un changement. Et puis pour en finir surtout avec les nombreux décès liés à ces avortements clandestins. Environ 100 Argentines meurent chaque année des suites d’une opération réalisée dans de mauvaises conditions. C’est la première cause de mortalité maternelle dans le pays.

Ce texte, c’est une initiative parlementaire. Il va passer ?

Alors c’est la première fois que la proposition de loi va être débattue par les députés. Jusqu'ici, elle ne passait pas le cap des commissions parlementaires. Ce qui est vraiment différent cette année, c’est la mobilisation pour l’IVG, qui n’a jamais été aussi forte dans le pays. Il y a eu d’immenses manifestations ces dernières semaines. Une nouvelle est d’ailleurs prévue aujourd’hui devant le Congrès à Buenos Aires. Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses, dans la rue, à afficher à leur cou ou à leur sac, le foulard vert symbole de la campagne pour l’avortement. La classe politique aurait bien du mal à ignorer un tel mouvement. Les débats, qui démarrent aujourd’hui, seront sûrement très agités, les députés sont divisés. Et quand bien même la proposition de loi serait adoptée à la Chambre des députés, elle devra ensuite passer devant le Sénat, bien plus conservateur, où ce sera sans doute une autre paire de manches.

En bref, la mauvaise blague d’un joueur de foot américain à l’aéroport de Los Angeles l’a conduit en prison et bientôt devant le tribunal…

Dimanche, Trevor Davis, le receveur des Parkers, a voulu faire un peu d’humour au moment de passer les contrôles de sécurité. Vous savez, on vous pose la traditionnelle question : "Avez-vous en votre possession des objets dangereux ?" Eh bien Trevor Davis s’est tourné vers sa compagne et lui a demandé si elle avait bien mis les explosifs dans la valise ! Zéro humour des policiers, qui l’ont momentanément embarqué pour "menaces criminelles". Et il devra se présenter devant le tribunal le 3 mai !