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La "politique répressive" menée par la Hongrie a poussé le milliardaire philanthropique George Soros à installer ses fondations à Berlin.

La Fondation du milliardaire George Soros a annoncé ce matin qu’elle quittait la Hongrie à cause de la "politique répressive" des autorités hongroises. C’est l’épilogue d’un bras de fer entre le philanthrope et le Premier ministre Victor Orban…

Il faut se souvenir d’abord que la Hongrie est le berceau des activités philanthropiques du milliardaire de 87 ans. George Soros est né à Budapest ! Il s’est exilé en 46, après avoir échappé au nazisme et est devenu américain. Mais en 1984, c’est d’abord dans la Hongrie communiste qu’il finance des programmes, dans les domaines de l’économie, la santé, la justice, l’éducation, la lutte contre la corruption  ou les droits des minorités. Et ses fondations, qui s’appellent aujourd’hui Open Society, ont dépensé des milliards d’euros pour favoriser les démocraties en Europe de l’Est. D’ailleurs à l’époque, le jeune étudiant Victor Orban, militant anti-communiste, a lui-même bénéficié d’une "bourse Soros".

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et Orban a fait de Soros son "ennemi public numéro 1" ?

Exactement, car les fondations du milliardaire financent notamment des associations d’aide aux migrants. Soros n’a pas oublié sa propre histoire. Et donc en 2015, quand Victor Orban a choisi de fermer son pays aux réfugiés qui arrivaient par les Balkans, les deux hommes se sont retrouvés plus que jamais en opposition. Et le Premier ministre a accusé Soros de vouloir favoriser une "invasion migratoire", il en a fait sa bête noire avec une véritable campagne de dénigrement. Des millions d’euros de fonds publics ont été dépensés ces derniers mois pour placarder d’immenses affiches avec le "grand-méchant-Soros" et envoyer des questionnaires contre lui dans chaque foyer. Des lois sont passées aussi, pour contrôler les ONG bénéficiant de financements étrangers.

Les fondations Soros quittent donc la Hongrie. Ça veut dire qu’Orban a gagné ?

Les fondations vont s’installer à Berlin car le Parlement hongrois s’apprête à voter de nouvelles lois, surnommées carrément "stop Soros", pour taxer les ONG qui "soutiennent l’immigration" et faire surveiller leur personnel par les services de renseignement. Donc ça devient difficile de protéger, même, les salariés contre l’ingérence. "Nous ne verserons pas de larmes de crocodile", a réagi de son côté le gouvernement hongrois, qui remporte aujourd’hui une manche importante du bras de fer. Même si Open Society a dit qu’elle continuerait de soutenir, à distance, le travail de la société civile hongroise. Et même si la Commission européenne a regretté ce départ, estimant que la "démocratie souffrait" lorsque des ONG étaient menacées.

Changement de décor. Nous allons au Kenya, où l’on retrouve Charlotte Simonart, à Nairobi pour Europe 1. Ce matin, des femmes, mères de famille en colère, ont défilé dans les rues de la capitale. Une marche de protestation dans quel but ?

Ces femmes réclament le droit d’allaiter leur enfant sans devoir se couvrir la poitrine et sans subir de pression ou de discrimination. Tout est parti d’un incident qui s’est déroulé la semaine dernière dans un restaurant de la capitale. Une jeune mère était en train d’allaiter son enfant lorsque deux serveuses l’ont fermement sommée de continuer aux toilettes ou de partir. La mère s’est sentie humiliée et discriminée et a raconté cet épisode sur Facebook.

Et son post a eu beaucoup d’écho sur les réseaux sociaux…

Des dizaines de femmes ont partagé son histoire et un mouvement de solidarité s’est créé. Elles ont lancé cette marche qui démarrait du Parlement et s’achevait devant le restaurant incriminé où certaines ont même allaité en signe de protestation. Car ici l’allaitement est sacré, profondément ancré dans la culture du pays. Plus de neuf Kényanes sur dix allaitent leur enfant souvent jusqu’à deux ans, voire plus. Le Kenya fait partie des pays où le taux d’allaitement est le plus important au monde.

Justement, ça semble paradoxal ce débat sur le droit d’allaiter en public, dans une société où c’est à ce point dans les mœurs ?

Oui c’est paradoxal, et assez nouveau. Les femmes s'insurgent de plus en plus d'être regardées d'un mauvais œil dans la rue lorsqu'elles donnent le sein. La pression sociale monte surtout dans les centres urbains. Beaucoup rejettent l’idée d’importer des valeurs occidentales qui, selon elles, sexualisent l’allaitement et en font un acte honteux. Depuis un peu plus d’un an, une députée en a fait son cheval de bataille et se bat pour la création de lieux dédiés à l’allaitement. Au même titre, clame-t-elle, que ces endroits réservés aux fumeurs. Une loi a été rédigée : le "Breastfeeding Act", mais elle n’a pas encore été promulguée. Ce matin, les Kenyanes appelaient le président à la signer rapidement.

En bref, les téléspectateurs de la télé britannique vont assister à une grande première, samedi, pour le mariage du Prince Harry…

La chaîne Sky News, pour la première fois, s’apprête à utiliser la reconnaissance faciale pour identifier en temps réel les quelque 600 invités de la famille royale. Pour Elton John ou David et Victoria Beckham c’est facile. Mais pour d’autres ça peut être pratique. La chaîne va proposer, sur son site et son appli, une sorte de fonction "Who's who" pour savoir "qui est qui" dès qu'une personnalité apparaîtra à l'écran.

La revue scientifique The Lancet publie une étude effarante sur l’Inde…

Les chercheurs montrent que le sexisme, en Inde, est responsable de la mort de 239.000 petites filles par an ! On ne parle même pas, là, des avortements sélectifs, dont on sait qu’ils visent plus fréquemment les filles dans le pays. Là, il s’agit des fillettes de moins de cinq ans. Elles sont plus victimes de négligences et de discrimination : malnutrition, manque de soins, absence de vaccination. Ce qui conduit à cette surmortalité chez les filles, qui est encore plus importante dans les régions les plus pauvres et où l’illettrisme est plus important, dans le nord de l’Inde. Les chercheurs parlent de discrimination "post natale".