En Inde, rechercher les enfants grâce à la reconnaissance faciale porte ses fruits

5:32
  • Copié

En Inde, un logiciel de recherche d'enfants disparus fonctionne désormais grâce à la reconnaissance faciale.

Direction l’Inde d’abord, pour découvrir une application assez inattendue de la reconnaissance faciale. Depuis quelques semaines, les Indiens ont décidé de l’appliquer au fichier des enfants disparus. Et les résultats sont spectaculaires.

Oui, est-ce que vous vous rappelez le film Lion, avec Dev Patel. L’histoire du petit Saroo, 5 ans, qui s’endort dans un train, et se retrouve à des milliers de kms de sa famille, perdu, tout seul. Il se retrouve en orphelinat, est finalement adopté par des Australiens, puis revient 25 ans plus tard chercher sa famille indienne. C’était une histoire vraie. En Inde, il y a eu officiellement 240.000 enfants portés disparus en 5 ans, entre 2012 et 2017. "Officiellement", car les associations estiment qu’ils sont plutôt plus de 500.000 par an !

Et donc, que fait la police ?

Jusqu’ici les autorités avaient créé un immense portail internet, Track Child, où l’on trouve à la fois les photos des enfants disparus et celles des enfants trouvés, apparemment abandonnés. Mais les deux types de fichiers étaient tellement immenses qu’il semblait impossible de les confronter, "manuellement" en tout cas. C’est là qu’interviennent ces nouvelles technologies de reconnaissance faciale. Depuis deux ans une ONG spécialisée dans les droits des enfants met au point un logiciel qu’elle a mis à disposition gratuitement sous réserve qu’elle ne serve qu’à rechercher des enfants perdus. Et début avril, la Haute Cour de Dehli a demandé à la police de mener un essai. 

Et là, bingo !

Oui, ils ont travaillé sur une base de 45.000 petits garçons et petites filles placés en orphelinats. Et en 5 jours, 2.930 enfants perdus ont pu être identifiés ! Presque 3.000 ! Les autorités indiennes sont en train de faire toutes les vérifications et de contacter les familles mais c’est effectivement très prometteur. D’ailleurs dans un état du sud de l’Inde, la Force de protection des chemins de fer s’apprête à tester une appli similaire : chaque agent l’aura sur son smartphone pour tout de suite signaler un enfant trouvé. Une appli cette fois développée par un Indien parti étudier aux États-Unis, et dont le frère a un jour disparu et n’a jamais été retrouvé.

Après l’Inde, Berlin, où un quartier branché se mobilise contre l’arrivée de Google. Ce quartier, c’est Kreuzberg, l’un des quartiers historiquement rebelles de la ville.

Oui, les habitants ont déterré la hache de guerre contre le géant américain qui veut y installer un incubateur de start up, une sorte d’immense campus sur 2.500 mètres carrés. Leur slogan résume tout : "Google, fuck off !" Ils n’en veulent pas parce qu'il va dénaturer encore un peu plus leur quartier. Qui est déjà l'endroit au monde où les loyers ont le plus progressé en cinq ans, +74 % ! À Kreuzberg, on a vraiment peur que l’arrivée de Google soit la dernière étape de la gentrification. Pas question de se vendre à une entreprise qui ne paie pas ses impôts, qui collecte des données sur ses utilisateurs, qui exploite des travailleurs chinois. Ça ne passe pas du tout dans ce bastion de gauche.

Pourtant Google promet des créations d'emplois à Kreuzberg.

Les habitants rétorquent que ce ne seront pas des jobs pour eux, que les nouveaux resto qui vont ouvrir ne vendront plus des saucisses à un euro ou des kebabs mais plutôt des sushis qu'ils ne pourront pas se payer. Ils connaissent la chanson : au cours des dernières années, plusieurs épiciers turcs ont été délogés pour des résidences à touristes ; à la place des jardins alternatifs il y a maintenant des immeubles de luxe, et le bail du boulanger historique a été multiplié par cinq. Il a fermé cet hiver. Beaucoup disent que c'est l'âme de Kreuzberg qui disparaît, un quartier qui avait justement réussi à préserver une excellente mixité sociale jusqu’ici.

Mais que faire face au rouleau compresseur Google ?

Prendre les barricades, au sens propre, demain, pour le 1er mai. Traditionnellement, tous les ans, il y a une manifestation dite révolutionnaire qui dégénère un peu à la nuit tombée. Cette fois le mot d'ordre est clair, la cible nommée : on veut décourager Google de déballer ses cartons dans l'ancienne usine de transformation électrique. Ça a fonctionné en 2012 contre un autre incubateur, sous l'égide du constructeur automobile BMW. Qui à force de voir ses vitrines éclatées par les pavés a fini par abandonner les lieux. Google, c'est le calibre au-dessus. 

En bref, le réchauffement climatique a des conséquences parfois inattendues, en l’occurrence dans les Alpes.

Oui un refuge de montagne est en train de changer de pays ! La fonte du glacier du Plateau Rosa est en train de faire glisser doucement les repères de la frontière, à cet endroit-là, entre l’Italie et la Suisse. Et du coup quand vous êtes dans le refuge de haute-montagne des "Guides du Cervin", à l’origine en Italie, il est possible que vous soyez passé en Suisse pour le café. C’est en voulant agrandir son refuge que le propriétaire s’est aperçu qu’il était sans doute désormais aux trois-quarts en Suisse, à qui demander le permis de construire ? La commission spéciale italo-suisse doit se pencher sur la question cette semaine.

L’Arabie Saoudite s’excuse après l’organisation d’un combat de catch.

Vendredi, sur le ring, tout s’est bien passé. Comme convenu entre les organisateurs et les autorités saoudiennes, il n’y avait pas de femme au combat. Seulement dans les tribunes, accompagnées par des hommes bien-sûr mais c’est déjà nouveau. En revanche, la célèbre organisation américaine WWE n’a pas du tout pensé à couper au montage les images de catcheuses dans leurs clips promotionnels qui sont passés sur les grands écrans. Cris euphoriques des spectateurs. Et le lendemain l’Autorité saoudienne des sports s’est excusée dans un communiqué pour ces images "indécentes".