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Acteur historique, pilier de l'indépendance énergétique française, EDF est une fois de plus mal en point, et l'Etat à son chevet. Pour combien de temps ?

La Bourse en baisse de 0,45% à 4562 points. C'est la deuxième journée de baisse consécutive à cause du pétrole qui se replie et des valeurs automobiles. Le CAC termine quand même la semaine en légère hausse.

La firme du jour : Volkswagen, qui affiche pour 2015 des pertes pour la première fois depuis 1993. La compagnie allemande totalise 1,6 milliards de pertes, contre 11 Milliards de bénéfices en 2014. C’est une pertes très limitée si on prend en compte les 16 milliards d’euros de provision pour les dédommagements après la fraudes sur les test de CO2. Du coup les neufs dirigeants voient leur bonus gelé. Ils perdent grosso modo un million d’euros chacun.

La tendance du jour : la baisse des revenus des dirigeants. 

On parlait hier des critiques montantes contre les salaires exagérés des PDG. HSBC a entendu le message : les dirigeants vont voir leur revenus baisser de 7%, leure retraites chapeau de 30 à 50%. Leur bonus calculé sur une performance étalée sur 3 ans.

Le fait du jour : l’Etat doit décider comment il va se porter au secours d’EDF. C’est un pilier de l’économie française qui est aujourd’hui menacé.

Un champion du 20ème siècle, qui depuis les années 70, permettait aux Français d’avoir une électricité moins chère et qui donnait à la France à la fois une indépendance énergétique et un avantage comparatif économique essentiel. Est-ce fini ? La France va-t-elle se banaliser, perdre cet avantage ?

Quand on regarde les chiffres, la réponse est oui. EDF est très endetté à cause de son vieux réseaux, or il faut investir  des milliards dans l’énergie renouvelable, dans l’enfouissement des déchets, dans la prolongation de la durée de vie  des 58 réacteurs nucléaires et, après 2020 dans le renouvellement du parc. EDF ne peut pas payer tout çà.

Alors comment faire ?

Des économies, EDF va en faire, au risque de provoquer une grève dans les semaines qui viennent. Des ventes, la moitié du réseau sera cédée. Mais cela ne suffira pas, loin de là. Il faut réduire tous les coûts à commencer par les investissements. Certains plaident pour ne pas construire les deux centrales en Grande-Bretagne, ce qui permettrait d'économiser 15 milliards. Jean-Bernard Lévy, le PDG, s’y oppose : selon lui, ces centrales redonneront à EDF l’expertise technique qu’il a perdu... comme ce qu'on aurait constaté à Flamanville avec les retards ? Il faire baisser les coûts des EPR, avant de remplacer le parc français.

Mais au total, la spécificité française reste le nucléaire. Soit EDF parvient à démontrer que cette énergie est encore la plus fiable, la moins chère tout compris, alors la France a tout à y gagner à le soutenir. Soit il n’y parvient pas, le nucléaire est trop cher, alors c’est fini. EDF sera sur le déclin irrémédiable.