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Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a adressé une nouvelle mise en demeure à Touche pas à mon poste mais a également décidé de faire appel à un rapporteur après la multiplication de plaintes contre l'émission de Cyril Hanouna.

Le CSA tape du poing sur la table contre C8. Dans la ligne de mire du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, plusieurs séquences de Touche pas à mon poste. Des décisions ont été prises et une procédure de sanction a été engagée contre la chaîne.

Avertissement et mise en demeure. Mercredi les sages du CSA ont rendu trois types de décisions en lien avec trois séquences de l’émission de Cyril Hanouna. Des séquences qui avaient soulevé la polémique et provoqué de nombreux signalements de téléspectateurs.

La première, c'est un échange entre l’animateur et Matthieu Delormeau. Cyril Hanouna avait qualifié son chroniqueur de "bouffon", de "pleureuse", avant de lui conseiller de "fermer sa gueule". C’était le 27 septembre dernier. Un manque de retenue dans les propos qui a conduit à une "situation humiliante" : c’est le verdict du CSA, qui s'inquiète de l'impact de telles images sur le jeune public et qui appelle C8 à la vigilance, par le biais d’une mise en garde.

La deuxième séquence qui pose problème, c’est celle du baiser de Jean-Michel Maire sur le décolleté d'une femme contre son gré. C’était sur le plateau des 35 heures de Baba, l'émission marathon de Cyril Hanouna diffusée mi-octobre. Cette fois, le CSA est plus ferme : il a adressé une mise en demeure, estimant que cette scène véhiculait des "préjugés sexistes" qu’elle présentait une "vision dégradante de la femme". Une mise en demeure, dans le lexique du CSA, ça signifie qu’en cas de récidive sur un motif similaire, la chaîne s’expose à l’ouverture d’une procédure de sanction.

Manquement à l’obligation de "respect de la personne humaine". Une procédure de sanction,le CSA en a adressé une à C8 mercredi au sujet d'une séquence diffusée le 3 novembre dernier, dans l’émission La grande rassrah. Cyril Hanouna prenait au piège ses propres chroniqueurs, en caméras cachées. Il avait imaginé une mise en scène macabre, faisant croire à Matthieu Delormeau qu'un homme était mort. Il avait surtout fait porter le chapeau à son chroniqueur pendant plusieurs heures.

Pour le CSA, cette séquence constitue un manquement à l’obligation de "respect de la personne humaine". Et ce motif, justement, il avait déjà valu une mise en demeure à l’égard de la chaîne en 2010. C8 s’appelait à l’époque D8. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que c’est la chaîne qui peut être sanctionnée, mais pas l’émission à proprement parler.

La procédure durera plusieurs semaines et sera menée par un rapporteur indépendant. Il s’appelle Régis Fraisse. C’est lui qui sera chargé d’auditionner les différentes parties avant de valider ou non le principe d’une sanction. Une sanction qui peut aller de la lecture d’un message en direct à une suspension de l’antenne en passant une amende.