Élection au Medef : qui sont les candidats ?

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Carole Ferry fait le point sur l'actualité économique.

Carole Ferry remplace Emmanuel Duteil jusqu'au 4 mai 2018.

L'élection du nouveau patron du Medef a lieu le 3 juillet mais les candidats ont donc jusqu'à ce jeudi pour se faire connaitre.
On a cru à un moment qu'il n'y aurait aucune surprise dans ce scrutin, mais depuis que la candidature du Patron de Michelin, Jean Dominique Sénard a été écarté, on est un peu perdu.

Désormais, on a neuf candidats.
On va essayer d'y voir plus clair sur cette ligne de départ.
Neuf candidats donc, dont une candidate. La seule femme dans la course est Dominique Carla'ch. La compétition ne l'effraie pas c'est une ancienne athlète de haut niveau, spécialiste du 400 mètres. Les salariés de son cabinet de conseil en innovation ont d'ailleurs tous droit a deux séances de sport gratuite par semaine.

Et du côté des hommes ?

Un challenger sérieux en la personne de Patrick Martin, le candidat des territoires, des PME et des start 'ups. Deux des candidats devraient abandonner la course à son profit une fois le coup d'envoi lancé.
Et puis il y a les favoris :
Geoffroy Roux de Bézieu, le numéro 2 du Medef. C'est lui qui a créé la chaine de magasins The Phone House, également Virgin Mobile. Il est qualifié de serial entrepreneur et ce qu'il souhaite c'est se démarquer du Medef de Combat de Pierre Gattaz et incarner plutôt un Medef de propositions.
Face à lui : Alexandre Saubot, c'était le président de la très puissante UIMM, l'union des métiers des industries et de la métallurgie. Il a quitté ses fonctions pour se consacrer a cette course à la présidence. Lui veut sortir d'un Medef grognon, qui râle tout le temps contre les impôts et la réglementation. Son leitmotiv est qu’il faut transformer le Medef sinon il mourra.

C'est un constat assez dur !

Effectivement mais il est partagé par quasiment tous les candidats.
Il faut dire que le Medef a une image un peu poussiéreuse, de puissants qui se sont éloignés du vrai quotidien des entreprises.
Quel que soit le candidat élu, il devra se lancer dans une opération séduction. 66% des Français ont une mauvaise image du Medef, 55% pensent qu'il ne représente pas bien les entreprises selon un sondage opinion Way commandé par le mouvement Ethic.
Alors certains proposent de mieux utiliser les réseaux sociaux pour se moderniser, de donner plus de conseils aux entreprises que ce soit elles qui élisent directement le président et non plus les branches professionnelles. L'idée a même été suggérée de remplacer le mot patron par employeur, celui qui crée de l'emploi et pas seulement celui qui dirige.
En tout cas réformer ou mourir, ça n'est pas si exagéré.

Est-ce qu'un candidat ou un autre peut changer quelque chose dans notre quotidien ?

Ça reste une parole forte du patronat, donc évidement la personnalité du candidat et son positionnement sur l'échelle du libéralisme par exemple peuvent être importants.
Avec les ordonnances Macron, le temps où patronat et syndicats négociaient au niveau national est un temps révolu. Désormais, les accords se négocient au niveau des branches voir même plutôt de chaque entreprise.
Ça réduit considérablement le rôle d'un organisme centralisé comme le Medef, c'est aussi pour ça qu'il doit réfléchir à comment se réinventer.