Série télé : "Counterpart", quand l'autre c'est moi

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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Chaque semaine, à 19h35, Clémence Olivier décortique ses séries coup de cœur. Ce samedi : "Counterpart", une série d'espionnage et de science-fiction diffusée sur OCS GO.

C'est sûrement l'une des séries les plus réussies de ce début 2018 tant a le don de nous captiver et de mêler avec brio science-fiction et espionnage. Counterpart, diffusée depuis janvier sur OCS Go, transporte le spectateur à Berlin. C'est ici que vit Howard Silk, un employé d'une agence de l'ONU, un travailleur lambda, doux et obéissant qui s'ennuie dans un job dont il ne comprend pas le sens.

La rencontre avec son double. Mais sa vie bascule lorsqu'il découvre que 30 ans plus tôt, pendant la Guerre Froide, des scientifiques ont accidentellement créé un portail vers un autre monde, un monde identique à celui que l'on connaît et dans lequel chacun possède en théorie un double de lui même. Mais depuis l'ouverture du portail, ce monde a évolué différemment. Ainsi "l'autre" d'Howard Silk a peu à voir (à première vue) avec sa version originale. Plus charismatique, plus autoritaire, plus égoïste aussi, il est l'un des agents secrets les plus brillants de l'autre monde.

Ce dernier va être amené à rencontrer son double "pépère" pour tenter de débusquer les agents infiltrés qui menacent le fragile équilibre diplomatique qui règne entre les deux côtés. Une histoire qui n'est pas sans rappeler la grande, quand Berlin était encore séparée en deux parts par un mur et que chacune des villes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest, évoluait différemment.

Une ambiance intimiste. Toutefois, il n'est pas forcément évident d'adhérer dès le premier épisode à l'univers de Counterpart. Le rythme n'est pas particulièrement trépidant et l'ambiance est très sobre tout autant que le passage qui mène d'un monde à l'autre. Surtout, certains protagonistes peuvent sembler un brin lisses. Mais au fur et à mesure des épisodes, la fiction gagne en intensité et les personnages se révèlent beaucoup plus complexes et imprévisibles qu'on ne l'aurait pensé.

J.K Simmons bluffant. On est notamment bluffé par la performance du comédien J.K Simmons - révélé dans Spider-Man et oscarisé grâce à Whiplash - qui joue Howard Silk et son double. Il réussit au départ à se fondre dans deux personnages différents avant de les faire évoluer peu à peu. 

Une réflexion philosophique. Aussi, Counterpart nous fait nous questionner sur la notion d'identité. On se demande si notre personnalité se construit en fonction de nos choix ou finalement comme l'affirme Nadia l'une des protagonistes, tueuse à gage dans un monde, violoniste dans l'autre, si "personne ne peut échapper à ce qu'il est".