La polémique autour de l’accueil des migrants

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Sylvain Chazot du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.

Sylvain. C’était hier la journée internationale des migrants. L’occasion pour les politiques de parler d’immigration et d’accueil des réfugiés. Un sujet explosif.

Oui Raphaëlle. Et ce sujet est d’autant plus explosif que le gouvernement prépare. Pour février ou mars 2018. Un projet de loi sur l'immigration. Alors les contours de ce projet de loi sont encore flous mais la ligne est claire. on se dirige vers un durcissement de la politique d'immigration. C’est ce qu’a confirmé Gérard Collomb.

La loi est loin d’être votée. Mais plusieurs signes montrent déjà que la politique d'immigration de la France se durcit. Hausse des objectifs d’expulsion. Contrôles dans les centres d'hébergement. Et puis il y a cette polémique. Ces tentes de migrants à Paris, lacérées il y a quelques jours lors de la dispersion d’un camp porte de La Chapelle. Voilà qui tranche avec les déclarations d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, lui qui félicitait Angela Merkel pour sa politique en matière d’accueil des réfugiés.

Du coup, du côté de la majorité, on est déjà en opération déminage ?

Exactement Raphaëlle. Hier, Gérard Collomb a tenté de minimiser la polémique des lacérages de tentes. Un peu plus tard, sur France Inter, c’est le député LREM Aurélien Taché qui a voulu éteindre un autre incendie. Alors généralement, quand on est obligé de déminer le terrain autant en amont, ça n’annonce rien de bon.

Mais puisque La République en marche à la majorité, la loi devrait être votée sans problème, non ?

Eh bien pas forcément Grégoire. car certains députés LREM semblent déjà opposés à un durcissement de la législation. "Le manque d’intégration des réfugiés est le vrai scandale. Notre politique d’intégration n’est pas au niveau d’une grande nation", dénonçait par exemple le député de Paris, Stanislas Guerini, le 11 décembre dans le journal L’Opinion. Il y a donc un risque. Non pas encore de fronde comme sous le quinquennat de François Hollande. Mais au moins de contestation. Et les associations comme Amnesty international, opposées à un durcissement de la politique d’immigration française pourraient bien vouloir en profiter.