Sarkozy s'en remet à une logique primaire : le peuple contre les élites

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SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.

"Pour gagner la primaire, résume Guillaume Tabart dans le Figaro, Sarkozy s'en remet à une logique primaire". C'est le peuple contre les élites. C'est la France réelle contre une France rêvée. C'est la vérité contre la "trahison". Pourtant, la mécanique paraît grippée.

"C'est le problème de cette tactique, nous dit Pascal Coquis dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, en boxe comme en politique : si on ne touche pas l'adversaire immédiatement, on s'épuise".

Et là, ça patine. Certes, remarque Jean Levallois dans la Presse de la Manche, "il peut se targuer de voir à ses côtés tous les principaux dirigeants de son parti. C'est quand même normal, c'est lui qui les a nommés". 

Mais "tout cela est assez terrible, et à la fois cocasse : voir l'ancien président endosser avec tant de réussite le personnage agité et au besoin de mauvaise foi, qui fit le succès de Louis de Funès". Le mot est lancé : caricature. Qu’il en appelle au peuple, aux déclassés, ou qu’il attaque Alain Juppé sans le nommer, il se caricature. Mais plus intéressant est le parallèle que dessine Bruno Dive, dans Sud-Ouest, entre la campagne américaine et la campagne française : dans le discours de Donald Trump et Nicolas Sarkozy : "même goût pour la transgression, même volonté de créer l'évènement à coup de propositions choc ou de déclarations fracassantes, même discours anti establishment au nom de la "majorité silencieuse". De part et d'autre de l'Atlantique, le milliardaire américain et l'ancien maire de Neuilly s'adressent au même électorat, celui des "petits blancs" qui redoutent le déclassement social, la décadence du pays et la perspective de ne plus se sentir chez eux".

Mais peut-être faudrait-il se demander, au-delà de la tactique, pourquoi les petites classes moyennes, en France comme aux États-Unis, se sentent abandonnées et trahies. Et qui saura leur proposer autre chose qu’une caricature de discours politique.