Sarkozy et Cahuzac : un boulevard pour ceux qui voudraient crier "Tous pourris !"

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.

"Quelle belle journée, hier, pour les populistes de tous poils, se désole Eric Dussart dans la Voix du Nord. Entre le retour de de Jérôme Cahuzac devant ses juges et celui de Nicolas Sarkozy aux portes du tribunal, il y avait un boulevard pour ceux qui voulaient crier "tous pourris"."

"De mal en pis, lance de son côté Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute Marne. Dans un climat politique déjà délétère revient l’odeur âcre des affaires".

Il y a ceux qui préfèrent en rire de peur d’être obligés d’en pleurer. Bernard Maillard qui raille dans le Républicain Lorrain : "J'ai juste pêché pour rendre service à quelqu'un qui ne me demandait rien", plaide en substance Cahuzac. "Moi, répond à peu près Sarkozy, j'ai fauté sans le savoir, parce que ces histoires de comptes de campagne, franchement, je n'y connais que dalle". Il paraît que plus c'est gros, mieux ça passe". 

Et puis il y a les fatalistes, ceux qui savent que ça ne limitera pas les ambitions de l’ancien président : "Sur le fond, écrit Didier Rose dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, l'irruption de Bygmalion dans la primaire affectera le débat. Sarkozy va délivrer un discours à deux niveaux. Celui que tout le monde doit entendre sur sa vision des intérêts du pays. Et celui que tout un chacun peut craindre sur la défense de son propre intérêt de justiciable. Prétendant à la présidence, Sarkozy devient aussi candidat à la reconnaissance de son innocence". Mais, conclut-il, "ses juges les plus implacables n’exercent pas forcément dans les tribunaux".

C’est vrai. Et ce que les Français sanctionnent avec le plus de violence, depuis des années, ce qu’ils jugent pire encore que les affaires, c’est l’impuissance et le reniement érigés en mode de gouvernement. Mais tout le monde sait comment se traduit leur colère.