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Et pendant ce temps, Libération titre "Tous nos Vieux de bonheur" et déplore le manque de politique sociale, concernant les membres du troisième âge.

Bonjour Samuel, bonjour Julie et bonjour à tous

Ce matin en Une de vos journaux on sent qu’il y a relâche. Le Courrier Picard constate : Du monde sur le pont. Aujourd’hui en France trouve même comme un air de vacances. Pourtant, il y a quelques petites choses importantes dans le monde : le Figaro : face à Trump, Macron se pose en défenseur de l’Europe. L’Opinion : Macron, diplomate gaullo-mitterrandien.

Nos aînés

Le Chasseur français célèbre ce mois-ci les plus âgés : 100 ans et une santé de feu. Mais tous n’ont pas cette chance et Libération nous alerte à sa Une. En photo, une mamie qui soigne son arthrose en nous faisant un beau doigt d’honneur. Et le titre : tous nos vieux de bonheur. Sauf que le bonheur n’est pas toujours au rendez-vous et le journal publie une pétition signée par des médecins, des intellectuels et des artistes pour que soit enfin pensée une politique qui permette aux plus âgés de rester chez eux. Plus du tiers des résidents en maison de retraite y seraient contre leur gré. Le sociologue François de Singly, signataire de la pétition, déplore qu’il n’y ait jamais eu de politique sociale sur le sujet. "Quand vous êtes chez vous, vous pensez que cela va repartir. Quand vous dans un EHPAD, c’est le point final. Si je prends l’histoire de ma mère, elle était très entourée, elle avait une visite tous les jours, elle voyait plus de monde qu’avant et pourtant son moral était à zéro. Pour elle, c’était fini. Il n’y avait plus d’histoire possible. Dans un EHPAD, on ne peut plus rien se raconter." Mais il précise également : "Aujourd’hui, les maîtres mots, ce sont l’innovation, l’imprévu, l’inattendu. Or, les personnes très âgées ont le savoir des générations passées. Dans ce paysage-là, les vieux sont réduits à zéro, la transmission n’a pas de valeur, rien n’est ouvert. C’est tout cela qui est à interroger. Et l’école doit rester un lieu central des relations entre générations."

Macron et Trump

L’innovation, la jeunesse, c’est justement ce que la France a voulu se raconter en élisant Emmanuel Macron. Et quand on lit la presse ce matin, on se dit que parmi tous ses coups de chance, il y a le fait de se retrouver en face de Donald Trump. La presse n’aurait peut-être pas pu célébrer le discours d’indépendance de la France, le retour de la diplomatie gaullo-mitterrandienne tournant le dos à l’atlantisme béat, s’il avait eu Hillary Clinton à la place du repoussoir Trump. Là, les éditorialistes peuvent célébrer la séquence régalienne et reprendre en cœur la description de la fameuse poignée de mains. "Le serrage de pognes avec Macron, ironise Alain Dusart dans l’Est Républicain, a été classé hier par les commentateurs américains parmi les plus virils, "féroce" même. Les meilleurs experts du Washington Post, ont livré ce décryptage : le Français a signifié qu'il était aussi un mâle alpha. C'est-à-dire dominant." Et le fond ? Il faut lire Jean-Dominique Merchet dans l’Opinion pour comprendre qu’Emmanuel Macron semble faire tout ce qui était jugé intolérable par les commentateurs quand les autres candidats à la Présidentielle l’évoquaient : parler avec Poutine, défendre une Europe protectrice et indépendante. Mais il faudra juger sur pièce et Jean-Pierre Robin, dans le Figaro, précise que cela passe par la fin du mercantilisme agressif de Berlin. "Mais la fille de pasteur de l’ex-RDA n’entend pas succomber entièrement au Gérard Philippe français. Deutschland über alles, selon l’expression qui date, faut-il le souligner, de 1841."

Législatives

Le titre est joli, dans l’Opinion : Le maître des antennes bride le maître des horloges. Le maître des horloges, c’est Emmanuel Macron qui entend maîtriser parfaitement sa communication. Le maître des antennes, c’est le CSA, chargé de répartir les espaces télévisés réservés à la diffusion des clips de campagne, divisés en deux séries égales, l’une pour la majorité, l’autre pour tout le reste. La majorité à l’assemblée, c’est la coalition PS-EELV. Le reste, c’est aussi bien la République En Marche que la France Insoumise ou le parti animaliste. 12 minutes. Les adversaires d’Emmanuel Macron s’étaient plaints de la déconnexion entre son exposition médiatique et ses faibles antécédents politiques. C’est au tour d’En Marche de s’estimer lésé.

La France des Christophe va-t-elle gagner les Législatives ? Cette question, c’est Jean-Marie Pottier qui la pose sur le site Slate. A la fin du 19ème siècle, on avait parlé de la République des Jules (Ferry, Guesde, Simon). Parmi les candidats aux législatives, le prénom le plus porté est Michel. Sauf pour la République En Marche qui compte davantage de Christophe. Un prénom dont le pic de popularité arrive 10 ans après celui de Michel. Signe d’un rajeunissement. Un jour, un hémicycle rempli de Kevin ? Ils sont 9 à être candidats. Dont un pour le FN, qui a des chances de l’emporter. Le premier Kevin à l’assemblée ? Et en 2065, ce sera le retour de la République des Jules, prénom le plus donné en 2016. On rêve de renouvellement, mais l’histoire est un éternel recommencement.