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Un mot revient plus que les autres à la Une de nos journaux ce matin, au lendemain de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray.

Toutes les Unes de la presse sont consacrées à ce nouvel attentat qui a frappé la France. 

"L"horreur", à la Une du Courrier Picard. "L'horreur encore !", celle du Républicain Lorrain. "Une horreur sans fin", titre L'Est Républicain. Ce matin, c'est avec une attention toute particulière que je lis La Croix, le journal chrétien, catholique, au lendemain de l'attentat contre une église. "Notre cri", est le titre donné à l'éditorial du jour. "Un cri de douleur", écrit le journal, "un cri de désarroi face au mystère du mal, un cri de colère face à la violence fanatique". Mais, ajoute La Croix, "un cri vers Dieu qui est aussi un appel à l'aide pour résister à la tentation de la vengeance".

Plusieurs journaux brossent un portait de la victime, le père Jacques Hamel.

Le Parisien - Aujourd'hui en France notamment, qui donne la parole à ceux qui le connaissaient bien. "Un homme de foi comme on n'en fait plus, un curé à l'ancienne, qui ne savait jamais dire non. Un homme toujours prêt à aider son prochain". La Croix s'est procuré la dernière feuille la paroissiale que le prêtre a rédigé : il invitait à la prière, tout l'été. Ajoutant : "Attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment là, prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix". Les derniers mots du père Jacques Hamel auront été un appel à la paix.

Dans la presse, des portraits aussi de son bourreaux, le terroriste qui portait un bracelet électronique.

Ne le nommons pas, renvoyons le à l'anonymat, lui qui a cherché la gloire dans la terreur. Les journalistes sont allés à la rencontre de ceux qui le connaissaient, à Saint-Etienne-du-Rouvray. Et c'est incroyable, car dans cette ville à taille humaine - je cite - beaucoup n'ignoraient rien de la radicalisation de ce jeune homme de 19 ans. On ne le supportait plus, raconte un autre jeune : "Il ne parlait que de Syrie, que de tuer des soldats de Bachar". Des propos qui agaçaient les ados du coin : "On lui demandait de nous citer une sourate du Coran, il n'en était même pas capable". Le Parisien rapporte aussi que sur les réseaux sociaux le terroriste ne faisait pas mystère de sa fascination pour l'Etat Islamique. Un habitant de son quartier conclut : "Tout le monde savait que ce gosse était une bombe à retardement". Si cela est vrai, alors il y a un vrai problème de lutte contre le terrorisme dans notre pays.

Un constat, et puis une question dans la presse ce matin.

La question, c'est que faire ? Deux réponses possibles, résume La Croix : l'unité, ou le tout-sécuritaire. Le Figaro a choisi son camp : "le gouvernement doit prendre la mesure de ce qui se passe, nommer le mal, c'est bien, mais aussi adopter l'arsenal militaire, policier et judiciaire pour assurer la sécurité de nos concitoyens". Je veux finir sur une note d'optimisme, avec le spécialiste Odon Vallet, spécialiste des religions, interrogé par le journal L'Opinion. "Les terroristes vont finir par commettre des erreurs magistrales. La première, de sous-estimer la volonté de résistance des Français. La deuxième de sous-estimer les capacités de mobilisation dont disposent notre pays. La dernière de sous-estimer le caractère profondément pacifique de la communauté musulmane en France. Le problème est que tout cela prendra du temps".

Le mot de la fin revient à Ouest-France : "Face à cette escalade de l'horreur, que devons-nous faire ? D'abord et avant tout, tenir".