Natacha Polony, La Revue de presse 16.05.2016 1280x640 5:13
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La presse quotidienne revient ce lundi matin sur les ambitions d'Arnaud Montebourg en vue de la présidentielle de 2017.

Ce matin en Une de vos journaux, c’est comme partout en France, il y a ceux qui travaillent et les autres. Vous ne trouverez donc pas les journaux gratuits, pas non plus les Echos ou l’Opinion.
Comme le résume la Dépêche du Midi : Solidarité : la journée oubliée.

Pour ceux qui sont là :
Le Figaro : Migrants : l’accord avec la Turquie irrite les Européens.
Le Monde : Sunnites Chiites : la guerre dans l’Islam.
Et le Parisien qui proclame notre ras le bol de consommer n’importe quoi produit n’importe comment sur des terres empoisonnées, mais s’inquiète de l’industrialisation du bio : grandes surfaces : Acheter bio, ce n’est plus un luxe.

Guerre des roses

Ils sont deux en une de Libération : Montebourg-Macron : ils s’y voient. Sur les photos, ils ont tous les deux le regard profond, tourné vers l’horizon ou fixant l’objectif d’un air grave et déterminé. Coucou, revoilà Montebourg, nous dit Le Parisien. Et là, la photo est carrément étonnante. L’ascension du Mont Beuvray l’an dernier, son Solutré à lui, les herbes folles, les amis en arrière-plan, et Arnaud Montebourg face à un personnage qui semble s’excuser et dont on a l’impression qu’il pourrait presque le frapper. Visiblement, la presse cherche à nous montrer qu’il est combattif. Mais il y a embouteillage à gauche. Un embouteillage auquel Libération trouve un défaut : ceux-là sont des hommes blancs. Où sont les femmes ? Et les enfants d’immigrés ? demande Alexandra Schwartzbrod. Il est certain que ça changerait tout. Tout à coup, il y aurait un projet, une remise en cause d’un système fondé sur la disparition des protections et des états. Ou justement, non. Mais sur les photos, ça ferait bien.

Former des individus autonomes

La liberté, l’audace, ça s’apprend. Dans le supplément Époque du Monde, Guillemette Faure nous confronte à une évolution frappante des sociétés occidentales : les enfants ont déserté la rue. Plus un parent qui laisse ses enfants simplement aller acheter une baguette à la boulangerie. Au square, le père ou la mère moderne sont collés au chérubin de peur qu’il ne tombe du toboggan. Aux États-Unis, une femme, Léonor Skénazy, s’est fait connaitre par un article, il y a 8 ans, racontant comment elle avait laissé son fils de 9 ans prendre seul le métro. Les caméras de télévision étaient allées interroger le gamin pour connaitre ses impressions. Aujourd’hui, elle milite pour faire comprendre aux parents occidentaux qu’interdire à leurs enfants tout ce que eux avaient la liberté de faire les condamne à l’enfermement et à la dépendance. Mais peut-être est-ce qu’ils cherchent. Dans une société où nous raisonnons tous en avocat, le moindre bobo, le moindre accident doit avoir son coupable. Si notre enfant se blesse, nous sommes responsables, nous qui n’étions pas là pour lui interdire d’escalader cette barrière. Et sinon, c’est la municipalité qui n’a pas installé un panneau pour interdire qu’on escalade la barrière. Léonor Skénazy raconte son effarement le jour où son fils a ramené une médaille pour être arrivé 8ème sur 9 à une compétition de billard. "Est-ce qu'on a à ce point perdu confiance en nos enfants pour croire qu'ils ne peuvent pas faire face à une défaite ?" Mais une société du risque zéro n’a pas besoin d’individus autonomes et responsables. Des consommateurs suffisent.

Tentation de Florence

Les hommes politiques habillent en général leur traversée du désert de rêve d’abandon, de tentation de Venise. Mais si vous, vous voulez vous extraire de leurs trop bruyants appétits, laissez-vous aller à la tentation de Florence. Et comme tout le monde ne peut pas faire le voyage, il y a le hors-série du Figaro : Florence secrète. Le chef-d’œuvre de Benvenuto Cellini, Persée brandissant la tête de Méduse justifie le voyage. Mais il y a les jardins cachés, les esquisses de Michel-Ange tracées sur les murs d’une cave à charbon sous le tombeau des Médicis, le cabinet de curiosités de François Ier de Medicis consacré à l’alchimie. Hélas, de la ville toscane, nos politiques ont gardé les manœuvres florentines plutôt que l’amour du beau.

 

L’Italie n’offre pas seulement les chefs d’œuvre de l’art, mais aussi un bon air, ou de bons gènes. Le Parisien nous annonce que la doyenne de l’humanité est italienne. Emma Morano a 116 ans et elle est la dernière personne au monde à être née au 19ème siècle. Elle attribue son longévité au fait de manger trois œufs par jour depuis l’âge de 20 ans. Preuve que les injonctions médicales sur le cholestérol, c’est très relatif. Mais le site Atlantico nous précise une chose : séparée de son mari après la perte de son enfant, elle pense qu'elle a gagné beaucoup d'année en n'étant pas "sous l'emprise d'un homme". Elle non plus, elle ne croit pas en l’homme providentiel.