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La presse quotidienne revient évidemment ce jeudi sur l'annonce du soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron.

Ce matin en Une de vos journaux, explosions et déflagrations :
Le Figaro : Valls rallie Macron et plonge le PS dans le chaos.
L’Opinion : Manuel Valls, un soutien explosif.
La Dépêche du Midi : Le PS au bord de l’implosion.
La Nouvelle République : Valls laisse Hamon en rase campagne.
Et Libération résume : Monsieur Déloyal.

Brexit

C’était un jour pour les divorces. Libération, Le Monde, Le Figaro reviennent sur le déclenchement du Brexit hier par Theresa May. Ils reprennent pour la plupart la photo du Premier Ministre britannique sous le portrait de Robert Walpole, son prédécesseur lors de l’adoption du Bill of rights en 1689. Une façon d’affirmer la souveraineté de la nation, nous dit le Huffington Post. Le Parisien publie la lettre de Theresa May aux Européens, qui parle d’un vote destiné à rétablir l’autodétermination nationale. "Nous quittons l’Union Européenne mais nous ne quittons pas l’Europe". Dans les Échos, le professeur d’économie à l’Université de Warwick Robert Skidelsky explique d’ailleurs pourquoi le Brexit ne se passe pas comme prévu. Contrairement aux prédictions l’économie britannique vit un étonnant rebond. Parce que les modèles économiques échouent à intégrer l’incertitude radicale. Aujourd’hui, elle est partout. C’est d’ailleurs la Une de Philosophie magazine : pourquoi tout peut arriver ? Alors, il faudra faire avec l’incertitude.

Valls

À contrario, le choix de Manuel Valls était une certitude. Le mot qui revient sous la plume des éditorialistes est celui de clarification. Le même que lorsque François Hollande avait nommé Manuel Valls à Matignon. Le Président assumait son tournant libéral. Mais là, les jugements ne sont pas tendres. "Valls peut tutoyer l'Histoire comme ce jour de janvier 2015 où l'Assemblée nationale debout l'a applaudi, écrit Jean Louis Hervois dans La Charente Libre. Depuis trois mois, il verse plutôt dans le fait divers politique. Après avoir poussé Hollande dans le fossé, il s'est jeté lui-même dans une mare dont personne n'a envie de le tirer". "Le Parti socialiste, celui d'Epinay, capable de rassembler autour d'un programme commun, est mort hier, ajoute Jean Marie Montali dans Le Parisien, sans panache, rongé par les rivalités idéologiques et personnelles. Valls a planté le dernier clou sur son cercueil, sans surprise mais avec fracas". Pourtant, certains veulent comprendre le traître. "Parjure et cohérent avec sa ligne, marqueur de son engagement, l'ancien chef du gouvernement a, en quelque sorte, moralement tort et politiquement raison" plaide Xavier Brouet dans le Républicain Lorrain. Reste que, comme l’explique Pascal Coquis dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Manuel Valls a des allures de repoussoir. Le renouvellement ce n’est pas pour maintenant.

Extraction minière

Libération consacre deux pages à un débat qui agite la Bretagne. Une entreprise australienne  a obtenu un permis d’exploration des ressources minières du Massif Armoricain. Alors que le développement des nouvelles technologies augmentent les besoins en métaux stratégiques, Arnaud Montebourg puis Emmanuel Macron avaient délivré plusieurs permis, même si, campagne présidentielle oblige, les programmes de la plupart des candidats prétendent aujourd’hui y mettre fin. Les habitants, eux, craignent les effets sur la santé d’une activité qui génère champs magnétique et pollution chimique. Mais certains maires plaident pour le développement économique et soulignent que 84 % du tungstène que nous utilisons vient de Chine. Dans le Figaro, un article cite une étude scientifique d’un genre nouveau : elle démontre que la pollution de l’air reflète le commerce international. Le déplacement des particules fines dans l’air cause nettement moins de morts prématurées que la production dans un pays pour l’exportation de biens ou de service. Bref, l’Occident a délocalisé sa pollution en même temps que ses industries. Faut-il la relocaliser en Bretagne ou revenir sur la logique de surconsommation ?

École

Le Parisien s’intéresse à une donnée des enquêtes Pisa souvent passée sous  silence : les élèves français sont parmi les plus indisciplinés. Y aurait-il un lien avec les piètres résultats de notre école ? Pas du tout, explique un spécialiste des sciences de l’éducation, puisque au Kazakhstan, les ados se comportent très bien en cours mais ont des résultats calamiteux. Le Figaro de son côté s’intéresse aux vêtements des lycéens. Nombre d’établissements scolaires tentent d’imposer une tenue correcte, mais les critères en sont très variables. Entre ceux qui interdisent les cheveux colorés, ceux qui ne bannissent que la couleur rouge, ceux qui veulent éviter les jeans troués, ceux qui sont en guerre contre le short, ce qui ressort est surtout le casse-tête que constituent les modes auxquels se plient les adolescents. Expression d’une liberté individuelle ou soumission précoce aux lois du marché ? Les professeurs demandent seulement un vêtement qui symbolise le fait qu’on vient au lycée pour travailler. Mais est-ce si vrai ?

 

Le magazine Stylist lance dans son éditorial une protestation contre cette spécificité française : la bise. Pourquoi nous impose-t-on cet acte pénible et disgracieux, attaque rapide et répétée à nos espaces vitaux. En plus, l’origine de cette fausse démonstration de chaleur serait biblique. On s’embrasse dans la Génèse. Mais en effet, c’est à la fois hypocrite et peu ragoutant. La preuve, les Anglais préfèrent nous saluer de loin, tandis qu’ici, on fait plutôt dans le baiser qui tue.