5:54
  • Copié
, modifié à

La presse quotidienne revient ce vendredi sur la crise sociale qui agite toujours la France autour de la loi Travail.

Ce matin en Une de vos journaux, on oscille entre colère et lassitude :
Le Monde : Hollande et Valls confrontés à l’exaspération croissante des Français.
Le Figaro : sondage : à gauche, le rejet de Hollande s’amplifie.
Du coup, l’Humanité tente encore de galvaniser les troupes : liberté, égalité, manifestez.
Mais ce qu’il faut lire dans L’Humanité, c’est surtout l’entretien avec le philosophe Bernard Stiegler sur la nouvelle révolution industrielle et les robots pour remplacer les emplois.

Si vous voulez vous changer les idées, Le Figaro Magazine proclame : le bonheur est dans le pré ; il y a encore des paysans heureux.

Dans un autre style, le magazine M avec un numéro spécial sexe. En Une, Rocco Sifredi, et ce titre : une si longue histoire.

Brexit

Les articles n’ont pas la même tonalité ce matin. Pas un éditorialiste ne se risque à prédire quelle tournure prendra désormais le vote, mais tous notent, dans la société anglaise comme ici, une inquiétante radicalisation. "Au-delà des considérations strictement politiques, écrit Michel Klekowicki dans Le Républicain Lorrain, le référendum agit comme un révélateur négatif de la société britannique. Longtemps immunisée contre la xénophobie, la middle class anglaise succombe en masse à la tentation d’un vote de protestation eurosceptique". Sans doute faudra-t-il attendre de sortir de l’émotion pour analyser les causes profondes de cette radicalisation.

Préserver le patrimoine gastronomique anglais

D’accord, gastronomie n’est pas le premier mot qui vient à l’esprit quand on évoque nos voisins. Mais c’est un trésor du patrimoine britannique qu’il faut aujourd’hui sauver. Le Stilton est ce fromage au lait de vache à pâte persillée, onctueux et légèrement piquant. Le Monde nous raconte comment une alerte à la listéria qui s’est par la suite révélée parfaitement fausse, a provoqué en 1988 une panique chez les industriels qui ont donc décidé d’ajouter la pasteurisation dans le cahier des charges de l’appellation d’origine protégée. Du coup, le dernier producteur de Stilton au lait cru fermier, se voit chassé de l’appellation et obligé de baptiser son fromage Stichelton, de l’ancien nom du village de Stilton. Une pétition le soutient et quiconque a gouté un jour ce summum de la culture qu’est le mariage entre un Stilton et un vieux Porto ira la signer. Un combat qui nous prouve que nos amis britanniques, à l’intérieur ou en-dehors de l’Europe, sont confrontés aux mêmes fléaux de l’hygénisme et de l’écrasement des artisans par les industriels. Le Monde nous le confirme : il nous alerte aussi sur le sort de cette spécialité wallonne, la tarte au riz au lait cru de Verviers, que les autorités voudraient obliger à mettre au réfrigérateur à sa sortie du four quand il est d’usage de la garder à température ambiante et de l’accompagner d’une jatte de café. Ah oui, mais le café, c’est cancérogène.

Odeurs alléchantes

Les saveurs, on les éradique à coup de pasteurisation, mais les odeurs, on les aime, surtout quand elles sont artificielles et qu’elles font vendre. Libération consacre un article à cette mode du marketing olfactif qui ajoute à l’ambiance musicale désormais inévitable dans les boutiques un parfum standardisé censé nous inciter à l’achat. Odeur linge propre au rayon électroménager, boisé et ambré pour faire luxe, et pour vendre des livres, à votre avis ? Ce seraient des effluves de chocolat.

James Bond en Méditerranée

A la poursuite des cargos de Daech. On dirait un film d’espionnage. Le Figaro nous raconte la traque internationale qui s’est mise en place pour intercepter 6 cargos remplis d’armes pour l’État Islamique en Lybie. Ce sont des agents occidentaux qui ont repéré ces navires à leur départ de ports turcs. Qui est à l’origine de ce trafic ? Le gouvernement turc ? Des services spéciaux ? Les cargos ont sans doute coupé leur GPS. Difficile donc de les retrouver avant qu’ils n’atteignent leur but.

 

On oublie les drames, on oublie la grogne. Le supplément week-end des Echos a décidé pour une fois de sortir de la dictature du PIB et de nous parler de bonheur. Pas pour en jouir, il ne faut pas exagérer. Pour le quantifier. Une start up nous proposera bientôt un capteur placé au bout du doigt et relié à un bracelet pour mesurer nos pulsations cardiaques et détecter nos émotions positives. Bien sûr, l’article prévoit déjà des applications en matière de création musicale ou télévisuelle. Et puis, cela peut permettre de lutter contre ce mal mis en évidence par une étude suisse : le syndrome du cœur heureux qui peut provoquer une pathologie cardiaque en cas de forte décharge émotionnelle positive. Bref, il ne faut pas abuser du bonheur. Notez qu’en ce moment, on n’est pas guettés.