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Les hommages sont nombreux sous les plumes des éditorialistes.

Bonjour Thomas, bonjour Julie et bonjour à tous

Ce matin en Une de vos journaux des fleurs, des larmes : Midi Libre : La jeunesse assassinée. La Voix du Nord : Aux enfants de Manchester. Libération : l’enfance assassinée. Le Figaro : le terrorisme islamiste poursuit sa guerre contre l’Europe. Et l’Opinion qui s’inquiète : terrorisme : l’exécutif français en plein flottement. Pendant ce temps, le Canard Enchaîné s’intéresse à la loi travail : le patron de la CGT se fâche : "Macron ne va pas à Cannes mais il va entendre parler du Martinez."

Terrorisme

"Ils s’appelaient John, Georgina, Saffie Rose, et ils attendaient ce concert de leur idole depuis des mois. Un jeune adulte, une ado et une enfant de 8 ans seulement. Il s’appelait Salman, il avait 22 ans, il aurait pu être un fan mais il a fait de cette fête un carnage dans la ville où il est né." Ainsi Aujourd’hui en France résume-t-il l’horreur. Jean-Marie Montali parle de son dégoût envers "toutes ces petites cervelles fanatiques assez obscènes pour trouver une jouissance dans ce qui ne suscite qu’effroi et répulsion chez les êtres normaux. Et assez perverses pour maquiller leur crime derrière une idéologie amorale, comme on maquille une vieille putain sous une grosse couche de fond de teint pour tromper les gogos." "Les deux derniers attentats commis au nom de l’islam radical, précise Christophe Lucet dans Sud-Ouest, l’ont été en Grande-Bretagne, terre de grande tolérance pour les salafistes et les fondamentalistes de tout poil. Force est de constater qu’autoriser le niqab en pleine rue et décréter des horaires de piscine séparés ne font rien à l’affaire."

La Grèce à l’agonie

Dans Les Echos, Dominique Seux le précise : son journal n’a jamais été tendre avec la Grèce, qu’il jugeait largement responsable de sa situation. Et pourtant, là, il parle de l’otage grec. Pour des raisons électorales, l’Allemagne refuse toute renégociation de la dette. Et le FMI ne veut pas engager de nouveaux prêts sans cette perspective de renégociation. Libération raconte comment les Grecs ont accepté toutes les nouvelles mesures d’austérité. Depuis 2010, les salaires ont fondu de 35%, les pensions de retraite de 45%. Du coup, le PIB a chuté de 27%. Dans Charlie Hebdo, l’économiste allemand Marcel Fratzscher explique que le système économique de son pays a provoqué une obsession : "Les Allemands ont toujours le sentiment que les autres veulent prendre leur argent. Un tiers des Allemands ont un salaire plus faible qu’il y a 20 ans et l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de s’élargir. Si l’Allemagne importait plus et investissait plus du fait de la taille de son marché, elle donnerait du travail aux salariés de toute l’Europe." En attendant, la Grèce s’enfonce dans la misère et le ressentiment.

Télévision et responsabilités

Il a fallu quelques jours mais la polémique autour du sketch homophobe de Cyril Hanouna occupe les journaux. Pourquoi ? Comme le résume Le Figaro, C8 est désormais frappé au portefeuille par le retrait des annonceurs. Mais sur le site Figarovox, Marc Vannesson appelle à dépasser le cas de l’animateur. "N’a-t-on rien de mieux à proposer aux plus jeunes qui se postent derrière leur télévision à une heure de grande audience ? Nous voyons la multiplication des réactions indignées, mais tant que les enjeux financiers pèseront plus lourd que la civilité, rien ne devrait changer." Il évoque la schizophrénie de ce dirigeant de chaîne reconnaissant lors d’une conférence : "Toute la journée, je me bats pour que les enfants regardent la télévision le plus possible et quand je rentre à la maison, je me bats pour que les miens la regardent le moins possible." Cette schizophrénie mine une société.

Retour de la rubrique Style académie dans le magazine GQ, cette jurisprudence de la vie élégante censée enseigner aux hommes la bonne tenue. Ce mois-ci, parmi les questions essentielles, à quoi doit ressembler une serviette de plage digne de ce nom ? Quels risques un barbu prend-il à se raser ? "Se retrouver face à son miroir et y découvrir son vrai visage est la hantise de tous les poilus, sauvés d’avoir pu faire oublier un menton fuyant, un nez proéminent." Le message vaut pour tous les barbus. Il n’y a aucun courage à mourir en tuant des enfants parce qu’on accuse l’Occident de ses échecs. Le courage, c’est de raser sa barbe et de se regarder en face.