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La presse quotidienne revient ce mardi sur la situation en Guyane qui est complètement bloquée.

Ce matin en Une de vos journaux on regarde au-delà des mers :
La Nouvelle République : la Guyane bloquée, le gouvernement piétine.
La Croix : Guyane, les raisons de la colère.
L’Humanité : Ces services publics exsangues qui mettent les Guyanais dans la rue.

Mais l’impuissance là-bas s’explique par la confusion ici.
Le Monde : La campagne de François Fillon plonge la droite en plein désarroi.
Le Figaro : La rivalité Hamon-Macron menace le PS d’explosion.

Et le court terme cache le très long terme :
Libération nous emmène au cœur du bunker contesté de Bures, qui doit abriter les déchets radioactifs de nos centrales : Déchets nucléaires, rendez-vous dans 100.000 ans.

Guyane

Soudain, la Guyane a surgi sous la plume des éditorialistes. "Voici la Guyane en panne depuis quelques jours, un peu comme le gouvernement finalement, écrit Denis Daumin dans La Nouvelle République. Personne ne s’en serait avisé, si l’aire aérospatiale n’avait été bloquée. Kourou, c’est la petite lucarne par laquelle nos compatriotes des Amériques ont envoyé leur SOS. C’est l’arbre d’illusoire prospérité derrière lequel ne peut plus se cacher une inépuisable forêt de tracas et de misères. On ne vit pas sur les lisières de l’Amazonie, on y survit et on y meurt aussi plus vite qu’à son heure. D’un coup de surin, comme chez Papillon ou d’une décharge d’orpailleur. Loin des yeux, loin du cœur. Nous avions feint de l’oublier, la réalité ressurgit, tenace et obstinée. Chômage à deux chiffres, bombe démographique, inflation dopée par les métros, violence endémique. Le plus vaste territoire français, fiché comme un coin dans l’œil cyclopéen de l’Amérique latine n’est pas de tout repos". Sur le site Figarovox, Patrick Karam, délégué interministériel à l’Outre-mer de 2007 à 2011, plaide contre les clichés. 2,2% des mille milliards de dépenses de l’État et de la sécurité sociale pour 4% de la population : "Il faut en finir avec le fantasme des outre-mer assistés". La Croix démontre de son côté comment la politique uniformisatrice d’un État trop jacobin fait vivre le territoire sous perfusion en le coupant de son environnement local et en ne lui permettant pas de développer ses richesses. Le contraire de ce qu’il faudrait faire : un État qui administre tout mais n’assume pas sa mission régalienne de protection du territoire et des populations.

Présidentielle

On étale les états d’âme ce matin. En Une du Parisien, c’est le regard lointain de Pénélope Fillon, femme énigmatique : Le mystère Pénélope face au juge. Un peu plus loin dans le journal, c’est le blues de Benoît Hamon. Et dans Le Figaro, c’est Manuel Valls qui cherche sa voie. "Maintenant que Benoît Hamon a lui-même annoncé sa mise à mort, lance un de ses soutiens, pourquoi attendre ?" Mais justement, il devrait attendre avant de rejoindre Emmanuel Macron. Pour faire simple, il "exclut tout ralliement à proprement parler" mais devrait cependant "aller un poil plus loin" et "faire un pas supplémentaire". Pendant ce temps, L’Opinion dévoile une étude : 40% des Français voteraient blanc au premier tour si ce vote était comptabilisé comme suffrage exprimé. C’est la démocratie qui a le blues.

Paris

Les Échos nous signalent une passionnante exposition sur la ville pensée par le Baron Haussmann. Un génie de l’anticipation. La densité de population, à Paris, est supérieure à celle de Naples ou de Tokyo mais elle est vivable grâce à un équilibre entre les pleins et les vides, une hauteur de bâtiment supportable, des immeubles construits autour de cours et donc éclairés et ventilés. Une ville à taille humaine. Mais le magazine 75 nous rappelle ce à quoi nous avons échappé. En 1925, Le Corbusier, architecte de la modernité triomphante, présentait son plan pour Paris. Son obsession : hygiène et ordre. Donc, on rase le centre-ville historique, on organise la ville en grandes fonctions, à coup de concepts : habiter, travailler, se recréer, circuler (on se croirait dans les programmes de l’éducation nationale). Il imagine une cité d’affaires de la Place de la République à la Rue de Rivoli, avec 18 tours cruciformes de 200 mètres de haut autour du Boulevard Sébastopol. Au centre, un aéroport puisque les avions atterriront verticalement et, traversant d’est en ouest, une autoroute large de 120 mètres. Le fantasme d’anticiper le futur peut facilement virer au cauchemar.

Paris au passé

Si vous voulez rêver au Paris d’avant, toutes ses strates disparues sous la ville haussmannienne, Le Parisien propose un hors-série de 100 pages sur le Paris du moyen-âge. Des plans, des reconstitutions en 3D. Un voyage fascinant et, contrairement au projet délirant de Le Corbusier, on y croise avant tout des êtres humains, avec leurs croyances, leurs habitudes, leurs métiers (avaleurs de nefs, fesseculs, crieurs de corps).

 

C’est une information sur le site de L’Équipe. Baby-boom en Islande. Souvenez-vous, 8èmes de finale de l’Euro, la petite équipe islandaise bat l’Angleterre sous les hurlements de joie d’un commentateur hystérique. C’était il y a neuf mois tout juste. A ce train-là, si les Français lisent les pages politiques des journaux, on peut craindre un déficit de naissances pour janvier 2018.