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La presse quotidienne revient évidemment ce jeudi sur la nomination des nouveaux ministres du gouvernement.

Ce matin en Une de vos journaux toutes les nuances de titres pour un gouvernement fait de subtiles nuances politiques.
La Dépêche du Midi : un subtil dosage.
La Nouvelle République : Contrat respecté, Hulot en prime.
Midi Libre : Quel casting !
Les Échos : Le choix d’un gouvernement qui bouscule les clivages.
Le Figaro : Macron en marche vers le centre-droit.
Libération : Surtout de droite.
Et l’Humanité : Derrière la distribution flatteuse, une machine de guerre libérale.

Gouvernement

Il y a ceux qui sont séduits : pari réussi, casting plaisant, sens des équilibres et du timing. Même Le Figaro, par la voix de Paul-Henri du Limbert, estime qu’Emmanuel Macron est plutôt sur la bonne voie. C’était sans doute le but. Comme le note Guillaume Tabard dans les pages du journal, voilà une équipe qui offre peu d’angles d’attaque à la droite. Mais d’autres sont plus circonspects. D’abord parce que, selon les mots de Daniel Muraz dans Le Courrier Picard, l’arbre Nicolas Hulot cache la forêt. "Le tableau de chasse est flatteur, note Patrick Apel-Muller dans l’Humanité. Emmanuel Macron, pour qui l'écologie n'est qu'un nota bene, a circonvenu Nicolas Hulot, qui devra progressivement ravaler ses ambitions en matière de transition comme sa sensibilité à la solidarité ou à l'égalité. Avec Françoise Nyssen, c'est une éditrice reconnue qui rassurera quelque peu le monde de la culture. Pour le reste, le nouveau gouvernement a tout de la machine de guerre à destination des élections législatives". Comme le résume Laurent Joffrin dans Libération : "la droite tient la caisse, la gauche fera des poèmes".

Libre échange

Quand on entrera dans le dur, quand il faudra rendre des arbitrages, un des sujets qui permettront de déterminer qui, de Nicolas Hulot ou de l’administration de Bercy aura le dernier mot, les traités de libre échange seront un des meilleurs indicateurs. La cour de justice européenne, nous dit Le Monde, vient d’admettre que les traités de libre échange ne relèvent pas seulement de la compétence de la commission mais doivent être ratifiés par les parlements nationaux. Une décision qui "risque d’affaiblir la politique commerciale de l’Union Européenne, se désole Le Monde, mais aussi de la politiser". Pour le journal, l’abaissement des normes environnementales, ça ne doit surtout pas relever des citoyens. Emmanuel Macron était le seul candidat favorable aux traités de libre échange. Même s’il avait infléchi son discours dans le sens de la protection, notamment par le Buy Européen act, autre nom de la préférence communautaire. Mais peut-il s’imposer ? Comme l’explique Coralie Delaume sur le site FigaroVox, "Macron est fédéraliste quand les Allemands deviennent souverainistes". La clarification viendra bientôt.

Les mathématiques version agent secret

Aujourd’hui en France nous décrit un drôle de concours qui vient de rassembler des lycéens de la France entière. Certains ont quitté leur village de Camopi sur le fleuve Oyapock en Guyane pour venir à Paris décrypter des messages codés. Le concours Alkindi, co-organisé par la DGSE, propose aux lycéens de se livrer à la cryptanalyse. Les vainqueurs, quatre jeunes de 14-15 ans, du lycée franco-allemand de Buc dans les Yvelines, ont craqué les codes en 42 minutes quand les organisateurs avaient tablé sur deux heures. Un exercice d’intuition et de logique qui donne encore à l’homme une avance sur la puissance de calcul des machines. Utile en période de cyberattaques.

 

Libération s’intéresse à une tempête dans le verre d’eau des réseaux sociaux. Des internautes ont été scandalisés par un boomerang Chanel. Le scandale ne vient pas du prix délirant de l’objet, 1.200 euros, mais du fait qu’il constituerait une appropriation culturelle vis-à-vis de la culture aborigène. Les mêmes avaient fustigé Disney pour son déguisement de Maoi, personnage polynésien : les enfants blancs ne doivent pas se déguiser en un personnage racisé, ce serait une forme de domination. Des débats idiots qui permettent d’occulter très utilement la question du consumérisme, de l’appropriation financière. Un peu comme si on glosait sur les équilibres gauche-droite, politique-société civile, en oubliant les choix économiques.