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La presse quotidienne revient bien évidemment ce vendredi sur le lancement de l'Euro 2016.

Ce matin en Une de vos journaux il y a les optimistes et les mauvais coucheurs. Côté flonflons :
La Charente libre : que la fête commence. .
Le Parisien : place à la fête.
L’Écho républicain : la France en rêve.
L’Équipe : Refaire l’Histoire.

Et puis, il y a les autres :
Le Figaro : Les surenchères syndicales ternissent le début de l’Euro.
Les Échos : Euro 2016 : la fête gâchée par le chantage social.
On préfèrera Libération qui ose l’hommage au sélectionneur : Label Deschamps.

L’article à lire ce matin

C’est une double page dans L’Humanité, et non, il n’y est pas question de football. Mais les réflexions de Régis Debray nous parlent des passions humaines. Il commence par une définition de la laïcité, nous rappelant qu’elle est indissociable de l’ancrage territorial, du cadre de la nation. "Elle est liée à deux choses : l’existence d’un pouvoir central capable d’imposer des normes et des régulations à tout le monde et l’éducation. Le seul à priori du pari laïc, c’est l’égalité en droit de tous, l’unité de l’espèce humaine, l’universalité du savoir". Suit une réflexion sur l’histoire, cette histoire dont il répondait, quand le Général de Gaulle lui demandait ce qu’elle était pour lui : "ce qui me met les larmes aux yeux". "La civilisation européenne s’est fondée sur l’idée que c’est le temps qui fait le lien entre les hommes et non l’espace. C’est l’épaisseur historique qui fait qu’il y a une humanité et pas plusieurs. L’Amérique a remplacé le temps par l’espace et nos dirigeants n’ont plus de conscience historique". Il ajoute d’ailleurs, à rebours des idées reçues du progressisme : "tous les hommes d’action sont mélancoliques. La nostalgie est motrice. Tous les révolutionnaires sont hantés par le révolu. Aujourd’hui, je n’ai qu’une espérance, c’est d’éviter la totale décomposition de la France, que son actuel alignement sur la civilisation américaine n’aboutisse pas à l’annexion de la culture française par la culture nord-américaine". Alors, il se réjouit des résistances, des singularités françaises comme la CGT.

Paradis perdu

Autre éloge de la nostalgie dans Le monde des Livres. La chronique de Pierre Michon sur Jean Giono. Pierre Michon évoque les promenades de Giono dans les collines autour de Manosque, un livre de Virgile en poche. Ce qu’il cherchait, comme tant d’autres avant lui : l’Arcadie. Le paradis perdu, la fantasmagorie de la nature intacte et généreuse pour résister au règne de la technique, à la banque souveraine. Mais l’Arcadie est loin. Le Parisien nous raconte l’histoire de Michel et Annie condamnés par la Cour d’Appel de Bordeaux à combler une mare en contrebas de leur maison de Grignols en Dordogne. Une mare entourée de roseaux, inscrite au cadastre depuis plus d’un siècle. Une mare qui, comme toutes les mares, attire les grenouilles. Des grenouilles qui, comme toutes les grenouilles, coassent au printemps. Sauf que des voisins ont estimé la nuisance sonore intolérable et qu’un juge leur a donné raison. Les juges n’ont jamais entendu parler de l’Arcadie.

On en parle ou pas ?

Bien sûr qu’on en parle. On aurait du mal à éviter les ballons et le bleu-blanc-rouge ce matin. Mais il y a débat. L’Humanité s’insurge contre cette idée que la CGT voudrait gâcher la fête. "François Hollande aime le foot et ne manque pas de le faire savoir, écrit Maurice Ullrich. Tous ses ministres, soyons-en sûrs, aiment aussi le foot, les élus de tout bord aiment le foot, mais voilà, les grévistes de tout poil, des cheminots aux éboueurs, en passant par les pilotes, aiment-ils le foot ? Comment ne pas voir le cynisme de ceux qui, hier, instrumentalisaient la pluie et instrumentalisent aujourd’hui l’Euro pour détourner l’attention de la loi Travail". Mais les dirigeants n’ont pas toujours aimé le foot. Le site Slate nous raconte comment le football, ou du moins son ancêtre, la soule, fut interdite en 1314 par le Lord Maire de Londres. Comme de nombreux jeux, joutes et tournois. L’État n’aime pas les pertes de temps. Déjà à l’époque, il demandait de faire des efforts. La joie est la réponse du peuple.

 

Vous voulez en savoir plus sur les chances des Bleus. Le journal 20 Minutes est allé interroger Didier Deschamps. "J’aime bien le foot. Mais, pour être  honnête, je n’y connais pas grand-chose. Je ne regarde pas trop les matchs parce que je ne me sens pas du tout supporter de telle ou telle équipe. Je me tiens au courant, mais en tactique par exemple, je ne comprends rien". Pas de panique, ce Didier Deschamps est danseur, il dirige le Théâtre National de Chaillot. Mais ce n’est pas vrai à chaque fois. Quand vous entendez François Hollande dire que ça va mieux, ou Nicolas Sarkozy vous dire qu’il a changé, ce ne sont pas des homonymes.