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La presse quotidienne revient ce vendredi sur les grosses inondations qui frappent le pays.

Ce matin en Une de vos journaux des photos et de l’eau à perte de vue :
Aujourd’hui en France : la France patauge.
Libération : C’était le sauve qui peut.
La Croix : Inondations : l’entraide.

Mais les crues n’ont pas bloqué la machinerie politique :
Les Echos : La crise sociale fait encore chuter Hollande.
L’Opinion : France Télévision : l’Élysée manœuvre avant 2017.

Pénurie de médecins

C’est la Une du Monde : La France va perdre un médecin généraliste sur quatre en vingt ans. Non pas qu’il y ait moins de médecins en France. Comme le soulignent les Echos, il s’agit plutôt d’un problème de choix des étudiants en médecine qui s’orientent plus volontiers vers les spécialités. Et encore, pas toutes. La psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent a vu ses effectifs divisés par 2 depuis 2007. Mais la médecine générale n’attire plus. Le journal évoque l’idée d’aligner à terme le tarif de base de la consultation des généralistes et des spécialistes. Pour l’heure, consulter son médecin de famille coûte moins cher que de faire venir un plombier. Mais comme le rappelle Etienne Lefèbvre, il s’agit plus encore d’un bouleversement dans les mentalités des jeunes médecins qui ne veulent plus d’un travail solitaire à plus de 60 heures par semaine. Dans La Croix, le président de la commission de l’aménagement du territoire du Sénat prononce un gros mot : au bout d’un moment, dit-il, la notion d’intérêt général va s’imposer. Il y ajoute même un autre gros mot : le problème est qu’on manque de courage politique. Deux carences fondamentales.

Enseignement de l’Arabe au CP

C’est aussi dans La Croix qu’on trouve une page consacrée à l’annonce de la ministre de l’Education Nationale. La volonté de diversifier les langues vivantes apprises à l’école, et notamment en faveur de l’arabe et du turc, se heurte au souvenir des Elco, enseignements de langue et de culture d’origine créés dans les années 70 à destination des familles immigrées et qui ont permis aux pays d’origine d’exercer leur contrôle. L’idée de la ministre est cette fois de passer d’un statut de langue communautaire à celui de langue vivante de communication internationale. Mais sur le site Figarovox, Jean-Paul Brighelli s’insurge : "Il faudrait savoir : soit l'anglais est essentiel dans le monde économique contemporain, comme on nous le serine sans cesse, soit n'importe quelle langue est susceptible d'être enseignée concurremment au français". Il souligne surtout les quatre postes à l’agrégation d’Arabe. Peu de chances que l’on développe l’Arabe littéraire.  "On fera donc appel à des bonnes volontés. Enseigner l'arabe ou le turc dès les petites classes, et le faire enseigner par des gens qui ne seront pas passés par le filtre des concours républicains, c'est faire entrer le loup fondamentaliste dans notre bergerie laïque".

Blog de prof

Il est question de professeur aussi dans Libération qui nous signale une vidéo vue 1,5 million de fois. Une prof de 29 ans, nommée Hélène, lance : Macron, on aimerait bien que tu fermes ta gueule. Sur le fond, la critique adressée de la modération salariale s’entend. Mais il semble que les notions d’exemplarité, de qualité de la langue, de débat argumenté aient définitivement déserté les programmes.

Football

"Quel est le point commun, demande avec un brin de provocation le site Bastamag,  entre Cristiano Ronaldo, star du Real Madrid et de la sélection nationale portugaise qui dispute l’Euro 2016 en France, et un ouvrier d’une usine textile vietnamienne ? Une marque : Nike. Le premier bénéficie d’un contrat de sponsoring avoisinant les 25 millions d’euros annuels pour arborer chaussures et maillots estampillés du célèbre logo. Le second les confectionne pour environ 170 euros mensuels". Une enquête de fond sur les pratiques de Nike, Adidas et Puma, à lire au moment où vous envisagerez d’acheter le maillot de son joueur préféré à votre petit dernier.

 

Qui n’a jamais subi une conférence interminable faite de commentaires indigents de tableaux power point. Le magazine Styliste va plus loin avec cet article : comment power point a formaté la pensée occidentale. Un magistral appel à la révolte contre un logiciel qui a fait croire aux cadres que n’importe quel problème pouvait se traduire en puces. Quand on en est à faire voter un plan social sur la base d’une présentation power point, quand l’Université de Houston l’utilise pour expliquer aux professeurs comment ne pas provoquer les étudiants et déclencher des fusillades, on a touché le fond. Fin novembre, Najat Vallaud-Belkacem signait avec Microsoft un contrat de 13 millions pour installer les outils comme power point dans les écoles. De quoi former des générations à brasser du vide entre deux cours de langue.