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La presse quotidienne revient ce mercredi la nomination de Bernard Cazeneuve au poste de Premier ministre pour les cinq derniers mois du quinquennat de François Hollande.

Ce matin en Une de vos journaux il a beau être nouveau, il incarne déjà la fin :
L’Humanité : Bernard Cazeneuve, dernière carte pour fin de partie.
Sud Ouest : Cinq mois et puis s’en vont.
Le Courrier Picard : Premier Ministre en CDD.
L’Écho de la Haute-Vienne : Crépuscule.
Et la suite se lit en Une du Canard Enchaîné : Après la candidature de Valls, le cauchemar du PS : Noël au Macron, Pâques au Fillon.

Enquête Pisa

Le pire, c’est que tout le monde semble s’être habitué : Le Figaro : Éducation : la France toujours aussi médiocre. Direct Matin : Peut mieux faire. Libération : École : Pourquoi on ne progresse pas. Tous les journaux soulignent à quel point la France amplifie les inégalités sociales, à quel point le nombre d’élèves en difficulté augmente. Dans Libération, Jean-Paul Delahaye, ancien directeur de l’enseignement scolaire, confirme ce que les politiques savent sans jamais y avoir remédié : nous dépensons 15% de moins pour notre école primaire que les autres pays. Il se garde bien de préciser que c’est une question de rapport de force syndical. Sur la formation des professeurs ? Régis Malet, professeur en sciences de l’éducation, explique qu’il y a trop de compétences académiques et pas assez de formation au métier d’enseignant. Sauf qu’en réalité, les professeurs des écoles, majoritairement issus de filières littéraires, manquent de compétences en mathématiques. Et les méthodes ? "La querelle idiote entre méthodes syllabique et globale est dépassée depuis longtemps, explique Jean-Paul Delahaye. Les enseignants utilisent des approches mixtes". Mais on évitera de se demander si ce ne sont pas ces méthodes mixtes, utilisées depuis 30 ans, qui sont mauvaises. Les neurosciences, pourtant, démontrent que la méthode syllabique est la plus efficace, en particulier sur les enfants de milieux défavorisés. Dans Le Figaro, la présidente de l’union des professeurs de classes préparatoires scientifiques s’inquiète également des réformes qui ont voulu rendre les sciences plus attractives. "On leur fait lire des articles de vulgarisation sur la découverte du boson de Higgs, sans jamais leur expliquer comment ça marche. Et à côté de cela, on ne leur apprend pas à calculer la trajectoire d’une balle. C’est malhonnête de laisser croire qu’on peut faire des sciences sans effort". Mais on peut continuer à nier les évidences.

Épistocratie

Du grec épistémè, le savoir, Olivier Postel-Vinay nous rend compte dans Libération des travaux de chercheurs anglo-saxons qui ont prétendu calculer les effets de l’ignorance sur le fonctionnement des démocraties. Résultat : l’électeur ignorant est plus soupçonneux à l’égard de l’économie de marché, du commerce international et de l’immigration. Il est plus répressif en matière de criminalité et moins tolérant sur les questions sociales. Conclusion : il faudrait passer à l’épistocratie, un droit de vote réservé aux détenteurs de certains diplômes. C’est ce qu’avaient proposé certains après le Brexit. Ils oublient seulement que les moins diplômés sont les classes sociales bénéficiant le moins du libre marché et de la concurrence généralisée.

Jouets éducatifs

En plein calvaire des courses de Noël, La Croix pose une question fondamentale : Les jouets éducatifs le sont-ils vraiment ? Sous l’influence des pédagogues, le jeu a quitté la sphère du pur divertissement pour devenir un support d’éducation. Une obsession de la performance récupérée par le mercantilisme. Éveil, maîtrise des chiffres, concentration, tout cela fait oublier que rien ne développe plus l’imaginaire de l’enfant que de le laisser jouer librement ou de l’inviter à observer les étoiles.

 

La déclaration de candidature de Manuel Valls suscite quelques commentaires ironiques. Dans Le Figaro, Vincent Trémolet de Villers salue l’effort des politiques pour prendre le RER parce que la campagne, ça commence toujours en banlieue. Il remarque aussi cette foule qui paraissait sélectionnée sur de pointilleux critères diversitaires. Et ce slogan, faire gagner tout ce qui nous rassemble, qui fait songer aux jeux sémantiques du Bourgeois Gentilhomme : faire tout ce qui nous rassemble pour gagner ou tout faire pour rassembler ce qui nous fait gagner. Mais 20 Minutes nous l’apprend : c’est le Messie qui est candidat. Le Christ cosmique. Ah non, 20 Minutes parle en fait de Sylvain Durif, qui se proclame aussi dernier roi de France et qui vient d’annoncer sa candidature sur Youtube.