Covoiturage : "on vient pour le prix, on reste pour la convivialité"

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Frédéric Mazzella, président-fondateur de BlaBlacar, revient sur les départs en vacances des Français et les succès de son entreprise.  

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Les routes de France seront chargées en ce week-end de grands départs en vacances. Et si pour beaucoup, le train ou la voiture particulière sera le moyen de transport pour se rendre sur son lieu de villégiature, pour d'autres, ce sera le covoiturage. Frédéric Mazzella, le fondateur et patron de Blablacar, un des principaux site de covoiturage, était l'invité d'Europe 1 vendredi.

Des records estivaux. Le patron de cette start-up française, qui se rémunère en prélevant une commission sur chaque course, se réjouit : "Plusieurs dizaines de milliers de personnes vont voyager avec Blablacar ce week-end". Son site de réservation enregistre mêmes des records chaque été, lors des départs en vacances.

Un covoiturage loin des clichés. Si à ces débuts en 2005, le covoiturage a pu attirer des jeunes désargentés, ce n'est plus le cas aujourd'hui, estime Frédéric Mazzella : "Plus la moitié de nos membres ont plus de 30 ans et on a beaucoup d'actifs, donc, au niveau des clichés, c'est clairement en train d'évoluer". Et dans les clients de Blablacar, "beaucoup travaillent à un endroit, ont leur famille à un autre et vont faire des trajets de manière régulière pour rentrer chez eux le week-end", avance-t-il.

Air France, parfis aussi peu cher que Blablacar. Désormais, Blablacar, qui compte 340 salariés dans 19 pays, séduit au-delà de ses prix attractifs par rapport à une voiture particulière ou le train, estime Frédéric Mazzella : "On vient pour le prix, on reste pour la convivialité et la liberté car ça fonctionne aussi à la dernière minute". Et quand Air France propose des prix similaires à Blablacar sur un Paris-Marseille, le patron se justifie : "95% de nos trajets font entre 80 et 600 km et un Paris-Marseille, c'est plus long et ce n'est pas un trajet cible pour nous". Pour les trajets reliant deux villes très éloignées, Frédéric Mazzella conseille de "faire autrement que du covoiturage".

Blablacar comme Uberpop ? Uber a décidé de suspendre le 3 juillet dernier son application UberPop en France. Pourquoi ce service a été violemment critiqué au contraire de Blablacar ? "On est en partage des frais, les conducteurs ne gagnent pas de l'argent sur le trajet et demandent juste une participation, c'est totalement différent". Le chauffeur UberPop, au contraire, se rémunère en amenant son client à l'endroit que ce dernier lui commande.

Mais les conducteurs Blablacar pourraient-ils décider de se rémunérer sur les trajets effectués ? "Ce n'est pas possible car dans ce cas, les coûts seraient supérieurs à la participation aux frais que les passagers vont devoir verser", explique Frédéric Mazzella. Or, sur le site de Blablacar, "on conseille un prix (pour chaque trajet, ndlr) et au-delà d'un certain prix, on ne peut plus monter".