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Transformer des métaux à partir de plantes : cette technique, qui peut sembler surprenante, s’appelle l’agromine. Cela fait plus de 20 ans qu’on essaie de la mettre au point. Et une équipe de chercheurs européens a enfin réussi à l’exploiter pour extraire du nickel à partir de plantes.

Le fonctionnement.  Les plantes sont capables d’accumuler des sels minéraux, ceux qu’elles puisent dans le sol. Parmi ces minéraux, il peut aussi y avoir des sels d’aluminium, de zinc ou de nickel. L’agromine consiste à broyer la plante et à extraire chimiquement ces métaux. Si on choisit les bonnes plantes, les quantités ne sont pas infinitésimales. L’Alyssum murale, par exemple (une espèce de mauvaise herbe avec des fleurs jaunes) peut accumuler jusqu’à 3% de son poids en nickel, alors que dans certaines mines, on extrait un minerai ayant à peine 1% de métal.

1.000 espèces favorables. Aujourd’hui, les scientifiques ont répertorié plus de 1000 espèces hyper accumulatrices de métaux. Donc les plantes pourraient bien devenir une source d’approvisionnement complémentaire, maintenant que les mines les plus riches ont tendance à se tarir et le cours de certains métaux à s’envoler. Raison pour laquelle on parle de plus en plus de vol de cuivre par exemple.

Biodiversité. Autre intérêt de ces plantes, elles poussent très bien sur les terrils et les mines abandonnées, justement parce qu’elles apprécient ce genre de sols. On pourrait donc aussi les utiliser pour rapporter un peu de biodiversité sur tous ces sols complètement décapés par l’exploitation minière.