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François Clemenceau revient chaque matin sur un événement international au micro d'Europe 1 Bonjour.

Le président de la République va s’entretenir dans quelques heures en privé avec Donald Trump dans le Bureau ovale avant d’élargir la discussion à leurs délégations. Et le premier dossier sur la pile est explosif. 

Ce dossier, c’est celui de l’Iran. Et plus précisément de l’avenir de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Ce texte a été signé en juillet 2015 par les Etats-Unis, à l’époque sous présidence de Barack Obama, les quatre autres membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Allemagne, l’Union européenne et bien entendu l’Iran. Il prévoit le gel des activités nucléaires iraniennes, la fermeture des centres de recherche et d’essais, la fin de l’enrichissement d’uranium, des inspections de l’AIEA bien plus intrusives que par le passé et le tout pour une durée de dix à quinze ans selon les domaines. En échange, les Occidentaux et la communauté internationale dans son ensemble lèvent les sanctions qui étaient imposées à Téhéran depuis des années. Donald Trump avait estimé que cet accord était désastreux, mal négocié, permettait à l’Iran de s’enrichir pour acheter les moyens de son hégémonie au Moyen Orient et avait promis de le dénoncer pour s’en retirer. Après avoir accepté dans un premier temps de le prolonger, le temps de l’examiner de plus près, il a décidé qu’il rendrait son verdict définitif le 12 mai.

C’est dans 18 jours, qu’est ce qui pourrait le faire changer d’avis d’ici-là ?

Et bien d’abord la pression d’Emmanuel Macron. C’est le seul chef d’Etat étranger occidental à ce stade qu’il prend au sérieux. Or que lui dit le chef de l’Etat français. Que l’accord n’est pas renégociable, que s’il le déchire, l’Iran sortira de l’accord et se remettra à fabriquer la bombe et que par voie de conséquence, l’Arabie saoudite s’y mettra aussi et que la tentation sera forte pour Israël de vouloir bombarder l’Iran, ce qui pourrait déclencher de nouvelles guerres. Il se trouve qu’aujourd’hui, se trouve également en ville à Washington, le chef de la diplomatie iranienne et qu’il dit exactement la même chose.

Mais Emmanuel Macron n’est pas venu les mains vides sur ce dossier…

Effectivement, avec les britanniques et les allemands, les Français ont travaillé à un sorte de protocole ou un projet de déclaration conjointe qui prendrait en compte les inquiétudes de Donald Trump et du Congrès qui le soutient dans ce bras de fer. Ce document stipulerait que l’activité balistique iranienne et son comportement hégémonique seraient mis sous surveillance et sanctionnables en cas d’atteintes graves à la sécurité , et qu’à l’échéance de l’accord de Vienne, les inspections des Nations Unies seraient encore plus drastiques. Emmanuel Macron est persuadé que Donald Trump ne peut pas s’enfermer dans un axe exclusif avec l’Arabie saoudite et Israël, qu’il a besoin de retrouver la confiance des Européens. Et surtout, il l’a dit sur Fox News dimanche soir, qu’il n’y a pas de plan B. C’est ça ou c’est l’ouverture de la boîte de Pandore.