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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Sommes-nous à la veille d’une nouvelle crise majeure de l’euro ? C’est ce que redoutent les marchés financiers en regardant vers l’Italie.

Car l’Italie s’apprête à vivre un séisme politique avec l’installation attendue lundi d’un gouvernement totalement improbable, anti-système, réunissant dans une même coalition la Ligue, parti d’extrême-droite, le Front national italien, avec le Mouvement 5 Étoiles, incarnant une autre forme de populisme plus à gauche. Scénario noir pour les investisseurs: les taux d’intérêt sur la dette italienne sont en train de remonter en flèche et de s’écarter dangereusement des taux français ou allemands. Scénario noir pour la zone euro car le système financier italien est extrêmement fragile or on parle là de la troisième économie de la zone euro.

Ce qui inquiète aussi, c’est le programme des deux partis qui s’apprêtent à prendre le pouvoir ?

Les deux détestent l’euro: "un échec", pour Matteo Salvini, le leader d’extrême droite, qui a parlé d’en sortir même s’il a mis de l’eau dans son vin. De son côté, le mouvement 5 étoiles a évoqué un référendum. Les deux veulent renvoyer un demi million de migrants chez eux, sans vraiment expliquer comment. Les deux veulent revenir sur la réforme des retraites qui avait pourtant permis d'assainir un peu les comptes. Et pour le reste, les programmes sont difficilement compatibles: la Ligue, très forte dans le Nord, veut des baisses d’impôts massives, 5 Étoiles veut une sorte de revenu universel qui coûterait 50 milliards d’euros. Des programmes coûteux, qui aggraveraient la situation financière de l’Italie. Et qui inquiètent dans toutes les capitales européennes.