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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C’est une première : les dix syndicats d’Air France, dont ceux des pilotes, appellent à la grève le 3 avril, en même temps que les cheminots.

Tous unis pour défendre un statut, pourrait-on dire. Ce qui est nouveau dans cette sorte de convergence des luttes, c’est qu’avant même d’attendre la prochaine grève du 30 mars, les syndicats d’Air France dont ceux des pilotes en sont donc déjà à programmer la grève d’après, avec cette date très politique. Les syndicats réclament 6% de hausse générale des salaires, la direction est vent debout : cela représenterait une surcharge de 240 millions d’euros.

Or la santé d’Air France reste très fragile.

Air France est l’une des compagnies les moins rentables d’Europe. Et plus grave, elle est en déclin sur son marché domestique. Il y a 15 ans, les compagnies françaises, Air France en tête, représentaient 54% du trafic au départ ou à destination de la France. Aujourd’hui, c’est seulement 43%. La part de marché de ce que l’on appelle le "pavillon français" s’est donc effondrée. En cause selon les compagnies françaises : des taxes plus élevées que leurs concurrentes, ce qui est vrai. Le patron d’Air France a calculé que si la compagnie était basée aux Pays Bas, elle paierait 350 millions de taxes en moins. Mais ce déficit de compétitivité vient aussi du coût des pilotes, l’un des plus élevés d’Europe. La grève ne va pas arranger l’équation.