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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

L’Italie vient de se doter d’un nouveau président du conseil, Giuseppe Conte, qui se retrouve à la tête du pays avec un programme économique controversé.

Un programme dans lequel on trouve la main de l’État partout. Un État fort et interventionniste, c’est le point commun des populistes. Ils veulent contrôler la politique de prêts des banques. Ils veulent que l’Etat reprenne le contrôle de canards boiteux comme Alitalia. Le programme de la coalition prévoit aussi d’instaurer un revenu universel de 780 euros par mois ou encore de renoncer à retarder l’âge de départ à la retraite. Tout cela pour un coût évalué entre 100 à 170 milliards d’euros. C’est à Giuseppe Conte qu’il va revenir d’expliquer comment il compte financer ces mesures ou y renoncer. Car avec 2300 milliards de dette, l’Italie n’a pas les moyens de recourir à l’emprunt.

D’où les inquiétudes en Europe.

Inquiétudes oui, et pourtant celles-ci sont mesurées. Pourquoi ? Parce que l’on anticipe déjà une situation où, comme lorsque l’extrême gauche avait pris le pouvoir en Grèce, elle avait dû renoncer à l’essentiel de son programme. La coalition en Italie a d’ailleurs déjà reculé sur deux points: elle voulait à la fois sortir de l’euro et en même temps que la Banque centrale de la zone euro fasse à l’Italie le cadeau de lui racheter 250 milliards de dette publique pour alléger le fardeau. C’est oublié! Et il y a autre chose qu’on ne dit pas trop: en Italie, la haute administration, qui est excellente, n’a pas son pareil pour ramener les politiques à la raison quand il le faut. C’est là dessus que comptent les capitales européennes pour éviter la catastrophe.