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SAISON 2015 - 2016

Invité de Marion Ruggieri mardi, le psychologue Michaël Stora explique pourquoi les réseaux sociaux sont préférables aux JT après les attentats de Paris.

Connectés en permanence, les moins de 18 ans peuvent avoir pris de plein fouet la violence de certaines images, diffusées à la télévision, dans le cadre de la couverture des attentats du 13 novembre. Le psychologue spécialiste du numérique Michaël Stora, invité de l’émission "Il n’y en a pas deux comme elle", explique pourquoi l’évolution technologique peut être bénéfique à ceux qui ont été choqués par les images les plus dures.

Le choc des images. Très direct dans son explication, "de manière provocante, je vais dire que le journal télévisé devrait être interdit aux moins de 18 ans" a expliqué le spécialiste. "Pour moi, ce sont des contenus qui ne sont ni filtrés, ni contextualisés. On est dans quelque chose qui est profondément anxiogène." Même explication pour les chaînes d’informations en continu, "où là, le flux sans cesse a tendance - surtout avec ce qui s’est passé dernièrement - à ne faire que renforcer un sentiment traumatique, celui d’être passif", selon le spécialiste.

Les réseaux sociaux comme pansement. Pourtant, on pourrait imaginer que le visionnage inattendu de certaines images sur Facebook ou sur Twitter puisse être plus difficile à vivre. Pas pour Michaël Stora, pour qui "il y a une grande différence. Sur un réseau social, je dois cliquer pour ouvrir la vidéo. Là, nous sommes confrontés à notre curiosité parfois morbide." Les réseaux sociaux peuvent même avoir un côté réconfortant pour les personnes les plus marquées. "À l’inverse, j’ai tendance à penser que le fait que les jeunes postent des choses sur Facebook, cela leur fait beaucoup de bien. Mon cabinet est au métro Charonne (proche de la place de la République à Paris), donc j’ai des patients qui ont vu des choses. Quand ils ont pu poster quelque chose sur leur page Facebook, cela leur a fait un bien fou parce qu’ils redeviennent acteurs, alors que d’habitude, ce sont les images qui les manipulent."

Invité(s) : Michaël Stora