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Chaque matin, Hélène Jouan évoque un sujet précis de la vie politique.

Jean Luc Mélenchon est en déplacement à Moscou jusqu’à jeudi. Le leader de la France Insoumise a tenu à s’expliquer sur son blog sur "qu’il allait faire en Russie"

Dans "Tintin au pays des soviets" en 1929, la Russie que découvre  le petit reporter à la houppe est misérable, les bolcheviques ont confisqué toutes les richesses, les usines sont déjà des décors Potemkine, et Tintin se coltine une ribambelle de commissaires politiques aussi teigneux que nuls. Anti-communisme primaire ? non ! "Prémonitoire" s’extasient aujourd’hui les tintinnophiles. Depuis le régime socialiste est tombé, quelques œillères occidentales complaisantes à son endroit aussi, reste Poutine qui a entamé hier sa 18ème année de règne, augurée en arrêtant 1500 de ses opposants. Jean-Luc Mélenchon, ex reporter lui aussi Aux Dépêches du Jura où il a commencé sa carrière, fait le voyage retour au pays des ex soviets

Mais que va-t-il faire en Russie Jean Luc Mélenchon ?

Il s’en explique: retrouver son homologue du front de gauche, si, si, ça s’appelle comme ça là-bas aussi, Sergueï Oudaltsov, incarcéré pendant 4 ans et demie pour avoir mené des manifs anti-poutine et libéré l’an dernier; rencontrer des investisseurs français à Moscou, comme Emmanuel Macron le fera dans quelques jours, mais lui a bien l’intention de leur parler des sanctions "stupides" dit-il, décidées contre la Russie par les USA, et servilement adoptées je cite "par leurs caniches de l’union européenne". Fêter la victoire sur les nazis, "façon de rappeler sans cesse" dit-il "le danger qu’est l’extrême droite en Europe", enfin et surtout "mon intention politique écrit-il, est de marquer par un geste symbolique, le refus du climat de guerre et d’escalade entretenu avec la Russie".

C’est une ligne qui n’est pas nouvelle pour Jean-Luc Mélenchon ?

Non, s’il se défend de toute "poutinomania", d’ailleurs il n’y aura pas de rencontre avec les officiels russes, "la Russie n’est pas notre ennemi, elle est notre partenaire" clame-t-il sur tous les tons, qu’il s’agisse de l’annexion de la Crimée ou de la guerre en Syrie. Enfin, surtout de la guerre en Syrie, où le leader de la France Insoumise récuse toute légitimité aux interventions occidentales sans mandat de l’ONU, jusqu’à la dernière en date menée mi-avril en représailles à l’attaque chimique perpétrée par le régime de Bachar. Tout simplement parce qu’il récuse la thèse même de l’utilisation des armes chimiques par le dictateur syrien. Tout comme les Russes bien sûr, dont c’est la ligne de défense, et ce n’est pas le moins étonnant dans cette affaire : on a vu Jean-Luc Mélenchon sortir le 18 avril d’un entretien avec l’ambassadeur russe, et répéter tel un petit télégraphiste, les arguments russes sans y opposer le moindre questionnement. Les "fake news" sont américains, c’est un fait établi pour Jean-Luc Mélenchon sous le coup de son obsession contre l’impérialisme américain, il en récuse toute traduction russe. Pas sûr que notre Tintin du jour nous aide à mettre au jour la nouvelle Russie Potemkine