Neyret : "la criminalité environnementale c'est gros profits pour petits risques"

Laurent Neyret, professeur de droit à Versailles spécialisé en environnement, il a dirigé l'ouvrage Des écocrimes à l’écocide : le droit pénal au secours de l’environnement (Ed. Bruylant ) 1280x640 7:45
  • Copié
SAISON 2015 - 2016, modifié à

Laurent Neyret, professeur de droit à Versailles spécialisé en environnement, est l'invité de Thomas Sotto lundi pour parler des crimes environnementaux.

Les crimes environnementaux sont peu connus, mais pourtant très lucratifs. Alors que se tient lundi et mardi, à Nîmes, la conférence internationale sur la sécurité et les crimes contre l'Environnement, Laurent Neyret, professeur de droit à Versailles, revient sur ces crimes très rentables.

"213 milliards de dollars de profit par an". "La criminalité en matière environnementale est particulièrement rentable. C’est la quatrième criminalité qui entraîne le plus de profit, derrière le trafic de drogue, la contrefaçon et le trafic d’être humain. Cela représente 213 milliards de dollars de profit par an", détaille le professeur qui a dirigé l'ouvrage "Des écocrimes à l’écocide : le droit pénal au secours de l’environnement".

"Peu de risques, beaucoup de bénéfices". Autre particulièrement des crimes environnementaux : ils sont particulièrement rentables. "La devise c’est : "low risk, high benefit", ("peu de risques, beaucoup de bénéfices", ndlr). Les criminels environnementaux encourent peu en termes de sanction pénale. Par exemple, lorsque l’on se fait prendre avec un kilo de cornes de rhinocéros aux États-Unis, on encoure un an de prison, alors que la cocaïne, c’est dix ans. Pourtant, un kilo de cornes de rhinocéros rapporte deux fois et demi plus qu’un kilo de cocaïne", explique Laurent Neyret au micro d'Europe 1.

"Les mafias sont les mêmes". Pêche illicite, chasse d'animaux rares, trafics en tout genre, ces "crimes environnementaux" alimentent également le crime organisé. "Les mafias l’ont bien compris. Souvent, ce sont les mêmes. Du coup, elles diversifient leur trafic, dans la mesure où elles s’appuient sur leur connaissance, en termes de transport internationaux, de blanchiment, de corruption", indique le spécialiste.

Invité(s) : Laurent Neyret, professeur de droit à Versailles spécialisé en environnement, il a dirigé l'ouvrage Des écocrimes à l’écocide : le droit pénal au secours de l’environnement (Ed. Bruylant )