Autriche : la présidentielle reportée

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SAISON 2016 - 2017

Après avoir été invalidée une première fois pour irrégularités, l'élection autrichienne est désormais reportée pour un problème d'enveloppe.

Dans la presse internationale ce matin, l’élection présidentielle autrichienne qui tourne au fiasco. Invalidée une première fois pour irrégularités, le scrutin vient d’être à nouveau reporté pour un problème d’enveloppe.

De colle sur les enveloppes, celles qui devaient servir au vote par correspondance. Il se trouve que le produit est défectueux, il colle mal. Le ministre de l’Intérieur a donc décidé de tout annuler. Le vote qui devait avoir lieu dans trois semaines, est donc reporté au 4 décembre. Pour le pays, c’est un chaos grotesque et ridicule qui ajoute à l’humiliation d’un premier tour, entaché d’irrégularité. Le candidat d’extrême droite, Norbert Hofer était arrivé en tête, balayant les partis traditionnels jusqu’à ce que le décompte des votes, par correspondance déjà, fasse basculer le scrutin. Un candidat écolo l’avait finalement emporté face à lui, de justesse grâce à une avance de 31.000 voix. Le parti du perdant, le FPÖ, avait obtenu alors l’annulation du scrutin, pour irrégularité et le suspense va donc se prolonger encore. Hofer sera-t-il le premier président d’extrême-droite élu en Europe, au suffrage universel, il faudra attendre le 4 décembre pour le savoir.

Pourquoi est-ce aussi long de réorganiser l’élection ?

C’est bien ce que se demande une partie de la presse ce matin, inquiète de l’image déplorable que ce fiasco démocratique renvoie à l’étranger. Est-ce qu’on veut empêcher Hofer de gagner, il devance de six points son concurrent dans le dernier sondage, ou est-ce que c’est un report technique ? Des milliers d’autrichiens sont morts où ont atteint la majorité depuis le dernier scrutin, il faut les prendre en compte. Ce qui est certain, c’est que l’Autriche est totalement instable, son gouvernement est accusé au pire de manœuvres, au mieux d’incompétence. Hofner au final, pourrait être élu président.

Et ce serait une première.

Alors, pas affolante, l’Autriche est un régime parlementaire, le président a peu de pouvoir, mais le symbole, oui, serait un coup de tonnerre qui légitimerait, au-dela du pays, les groupes nationalistes qui essaiment un peu partout. Il serait aussi le signe que le malaise est plus profond qu’on ne le pense.

Hofner, c’est vrai, s’est envolé avec la crise des migrants, mais il incarne aussi le rejet des politiques classiques en Autriche. Un pays toujours prospère, mais rongé par un chômage grandissant, des faiblesses économiques. Les classes moyennes voient leurs salaire stagner et craignent le déclassement. Hofner leur promet des frontières plus étanches, mais aussi un programme économique franchement libéral.