Les œufs de Pâques dans notre assiette

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Marion Sauveur nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.

Ce week-end, c’est Pâques et donc ce vendredi dans notre assiette, il y a du chocolat.

Vous allez peut-être chercher des œufs en chocolat dans votre jardin ce week-end. À Pâques, ce sont 14.500 tonnes de chocolats qui sont vendues en France, ce qui représente 900 grammes en moyenne dont seulement cinq grammes de chocolat équitable et un budget de 18 euros.
Ce n’est pas un phénomène récent. À l’Antiquité, les Romains et les Égyptiens offraient déjà des œufs pour fêter le retour du Printemps. Ces œufs n’étaient pas en chocolat, c’étaient des œufs de poule cuits, teints et décorés. Alors pourquoi des œufs ? Simplement parce qu’ils symbolisent la naissance, le renouveau et la création.
La tradition a ensuite été reprise par l’Église chrétienne.
Pendant le Carême (la période de jeûne de 40 jours), il était interdit de consommer notamment de la viande, du fromage, du beurre, mais aussi des œufs jusqu’au XVIe siècle. On conservait donc les œufs pondus jusqu'aux fêtes pascales. Pour écouler le stock, on mangeait ces œufs et on en peignait une partie pour les offrir.
Sous Louis XIV, cette tradition s’est perpétuée. Le jour de Pâques, c’est le roi lui-même qui distribuait des œufs peints à la feuille d’or à ses courtisans.

À partir de quand les œufs de poule ont été remplacés par des gourmandises en chocolat ?

Vous savez que le cacao n’a été découvert au Mexique qu’au XVIe siècle par Hernán Cortés, le conquistador espagnol. Et donc il faut attendre le XVIIIe siècle pour trouver des œufs de poules vidés et remplis de chocolat. Et la révolution industrielle pour que le cacao se démocratise. Les premiers œufs en chocolat apparaissent en 1830.

Mais on ne chasse pas que les œufs dans les jardins à Pâques.

C’est vrai, vous avez déjà dû attraper aussi des lapins, des cocottes ou des cloches en chocolat.
Ça varie parfois en fonction des régions. Selon la légende, les œufs en chocolat sont déposés par les cloches qui reviennent de Rome, ce qui explique qu’elles n’ont pas carillonné pendant trois jours. En Alsace, on dit que ce sont les lièvres qui répandent les gourmandises comme en Allemagne, aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Et dans certaines familles, on raconte que ce sont les poules et même les cigognes qui pondent les œufs de Pâques.

Depuis une dizaine d’années, les chocolatiers rivalisent de fantaisies. Qu’est-ce qu’on va trouver cette année dans nos jardins ?

Beaucoup de poissons. Pâques tombe un 1er avril.
À la pâtisserie parisienne Hugo & Victor vous trouverez notamment un magnifique poisson corail jaune sans colorant artificiel. Nicolas Bernardé à La Garenne-Colombes, dans les Hauts-de-Seine, propose un poisson clown : une véritable œuvre d’art. Chez Lenôtre, il y a des tortues toutes mignonnes.
Dans la catégorie classique, on retrouve les lapins notamment chez Ladurée, une jolie collection pastel très rigolote.
Le confiseur de Montargis Mazet propose de jolis œufs recouverts d’éclats de Pralines. Vous trouverez aussi de véritables œufs coquille, remplis de praliné chez le chocolatier Bonnat de Voiron, dans l’Isère.
Et pour changer, vous pouvez aller en Normandie chez Michel Cluizel, qui propose des moutons. À Grenoble, Thierry Court s’est amusé à reproduire des personnages de jeux vidéo. Et puis chez Dalloyau, ce sont des animaux super héros qui valent le détour.

On retrouve Marion Sauveur ce samedi, après le journal de 18 heures sur Europe 1, dans Les Papilles font de la Résistance avec Helena Morna et Olivier Poels, pour une émission gourmande consacrée au chef pâtissier Pierre Hermé.