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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Renault s'envole en Bourse sur des rumeurs de fusion avec Nissan.
Problème : En cas de fusion, Renault pourrait bien de devenir Japonais.

Aujourd'hui, Nissan est une filiale de Renault et le pouvoir est à Paris. Reste que cette alliance est compliquée sur le papier. En Fait, Renault Possède 43% de Nissan mais Nissan possède 15% de Renault. Ce n’est pas très clair et comme on dit en politique : "Quand c'est flou, il y a un loup".
Aujourd'hui, l'Alliance tient grâce à Carlos Ghosn qui est très respecté en France, comme au Japon. Mais, Carlos Ghosn n'est pas éternel. Et donc, pour son dernier mandat, le gouvernement lui a demandé de rendre cette alliance "irréversible". Rendre irréversible, c'est aller au bout de la logique et passer d'une alliance qu'on peut détricoter à une fusion totale.
Pour la deuxième fois en un moins d'un mois, ce scénario d'une fusion totale Renault-Nissan fait flamber l'action Renault, avec plus 6% ce jeudi à la Bourse de Paris.

Quelle conséquence concrète pour Renault ? Pourquoi le pouvoir pourrait-il basculer au Japon ?

Il n'est qu'à voir le rapport de force.
Nissan vend quasiment deux fois de voitures que Renault et dégage deux fois plus de bénéfice que Renault. Nissan est plus gros en bourse que Renault. Si on marie les deux, c’est donc le plus fort qui va prendre le pouvoir et Renault sera sous influence japonaise ce qui serait assez dramatique en terme d'affichage tant Renault est un symbole fort de la France.

C'est vrai, les symboles sont faits pour tomber :
Volvo que l'on croyait Suédois a été racheté par les Chinois.
Jaguar que l'on croyait Anglais a été racheté par les Indiens.
Mercedes, symbole de l'Allemagne, a pour premier actionnaire des Chinois.
De même chez Peugeot Citroën, les Chinois ont plus de droit de vote que la famille Peugeot.
Alors, pourquoi pas, Renault japonais ?

Le Gouvernement peut-il s'y opposer ?

Le Gouvernement est actionnaire de Renault, il est présent au Conseil.
Et donc, oui, il peut dire non a tout schéma qui ne garantirait pas l'encrage français de Renault. Et on peut faire confiance à Emmanuel Macron (qui est assez souverainiste en matière économique) pour s'y opposer.
Reste donc à trouver une formule pour fusionner les deux groupes tout en respectant la nationalité de chacun.