Le 11 septembre 1789 : la naissance des notions politiques de droite et de gauche

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Quel 11 septembre avez-vous choisi de nous rappeler ?

Pas le 11 septembre 2001, vous le connaissez trop bien : nous remontons ce matin jusqu’au 11 septembre 1789. Et ce à quoi nous assistons, en ces débuts de Révolution, c’est la naissance des notions politiques de droite et de gauche ! Les députés de l’Assemblée constituante débattent du veto royal. Spontanément, deux groupes se sont formés. A droite du Président (côté dit du Palais Royal), les partisans du veto, c’est-à-dire ceux qui voudraient contenir la Révolution ; à gauche (côté dit de la Reine), ceux qui veulent laisser libre cours à la Révolution.

Donc : à droite, les députés plutôt conservateurs ; à gauche, les députés plutôt progressistes…

C’est cela ! Evidemment, tout cela va se préciser avec le temps. On n’a pas décidé, du jour au lendemain, de parler de la Droite et de la Gauche. Mais dès le mois suivant – en octobre 89 – quand l’Assemblée va s’installer à Paris – cette dichotomie entrera dans le langage politique. Les rédacteurs des premières feuilles, des premiers journaux révolutionnaires ont compris que c’était bien pratique.

Ça, c’est vu de haut – mais j’imagine qu’en réalité, c’était plus complexe…

Vous avez raison ; à la Convention nationale, les appartenances sont plus nuancées. A droite, on pourra bientôt distinguer les Girondins ; à gauche, les montagnards – qui, comme leur nom l’indique, siègent sur les plus hauts gradins. C’est le camp de Danton, Marat, Robespierre… On trouve aussi la plaine ou le marais, plus modérés. Et plus tard, à l’extrême-gauche, les Enragés ou les Hébertistes (qu’on appelle aussi les Exagérés). Peu importe : le clivage droite-gauche, créé par la Révolution française, va se maintenir à travers tous les régimes – et il va faire école partout à travers le monde, où cette appellation sera reprise ! Mais ça, bien entendu, c’est une autre histoire.