9 mars 1911 : la France adopte le méridien de Greenwich

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SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 9 mars 2017, mais en quel 9 mars partons-nous ?

Le 9 mars 1911, jour de capitulation pour la France ! Pas une capitulation militaire, une capitulation scientifique ! Ce jour-là, en effet, la France, en adoptant le méridien de Greenwich, abandonne le méridien de Paris, c’est-à-dire la référence horaire qu’elle entendait imposer au monde.

Mais pourquoi la France a-t-elle cédé ?

Elle n’a pas eu le choix ! De longues négociations ont été menées avec le reste du monde, depuis la Conférence internationale de Washington, en 1884. Cette réunion de 25 pays avait pour but de mettre tout le monde d’accord en matière de calcul horaire ! Cela passait par un découpage du globe en 24 fuseaux de 15° chacun, et par le choix d’un méridien 0, c’est là que les choses deviennent politiques.

Ce ne sont donc pas les scientifiques qui ont choisi ?

Parfois, les scientifiques s’effacent devant les diplomates. Il y avait trois méridiens possibles : celui de l’île de Fer, aux Canaries ; celui de l’observatoire de Paris (défendu par la France) et celui de Greenwich, en Angleterre. D’où un bras de fer les habituels frères ennemis : la France et la Grande-Bretagne, les puissances dominantes de l’époque. Finalement, ce sont les Britanniques qui l’emportent. En contrepartie, ils ont promis d’adopter le système métrique.

Mais est-ce que vous nous parlez de 1884 ou de 1911 ?

Mais c’est toute la question ! La conférence a eu lieu en 1884, et l’adoption seulement le 9 mars 1911 ! Autant dire que la France, dans cette histoire, a freiné des quatre fers ! Le méridien de Paris n’a donc pas été retenu comme méridien 0, mais il a laissé des traces dans plusieurs communes de France. Notamment chez moi, à Villers, où sa ligne est représentée au bord de la mer. À Paris, il est matérialisé par 135 médaillons fixés au sol, portant tous le nom d’Arago, qui l’avait calculé.